pop-rock
Chris Cornell Carry on
Carry on
Après avoir remporté deux Grammy Awards, vendu plus de vingt millions d’albums dans le monde et montré la voie à de nombreux artistes, Chris Cornell est de retour avec un nouvel album solo, Carry On, pourtant loin d’être enthousiasmant.
Superstition mise à part, ce treizième album (depuis Soudgarden à Audioslave et en solo) promet à Cornell un nouveau statut : celui de « preneur de risque ». Il avait déjà exploré en solo son côté créatif sur Euphoria Morning, dont le single Can’t change me avait été nommé aux Grammy Awards en 2000 dans la catégorie meilleure performance vocale rock homme. Carry On, permet une nouvelle fois à Chris Cornell de faire entendre sa voix tour à tour puissante, éthérée, grondante. Une voix qui reste telle qu’elle a été surnommée par le magazine Blender, « l’un des instruments les plus élastiques du rock alternatif ».
Ce nouvel opus propose des morceaux blues et mélancolique (Safe and sound), psychédéliques (Scar on the sky), légèrement country (Finally forever) et une reprise low tempo de Billy Jean de Michael Jackson, offrant ainsi une nouvelle personnalité au classique du roi de la pop.
Carry On contient également le hit You know my name, classé dixième des charts européens et qui se trouve être le thème du dernier James Bond, Casino Royale, écrit et composé par Chris Cornell en compagnie de David Arnold, le compositeur attitré du film. Un exercice auquel Chris participait pour la première fois. Et pourtant… on trouve régulièrement sur des BO de films des chansons écrites par Cornell, comme dans Pump up the volume, Wayne’s world, True romance, Feeling Minnesota, Mission impossible 2, et Miami Vice.
Ce nouveau projet nous laisse pourtant un sentiment de frustration, puisque l’album est d’une banalité affligeante et que cet opus ne doit son salut qu’à la voix exceptionnelle d’un artiste qui a dû oublier ce qu’était la composition, la mélodie, et qui devrait peu être penser à demander à son camarade Tom Morello de l’aider dans cette quête.
Carry On ressemble à n’importe quel album du genre, et c’est bien là que le bas blesse ! Chris Cornell nous chanterait de la merde qu’on trouverait cela formidable juste parce qu’il a ce truc qui fait de lui un chanteur unique. Comme quoi, il ne suffit pas seulement de savoir jouer des cordes vocales pour pondre un album d’exception. Reste à espérer que son prochain projet solo, si tant est qu’il y en est un, sera le bon ! La seule chose qui sauve l’album Carry On, c’est la capacité d’adaptation du bonhomme à n’importe quel style de musique.
Interscope / Universal, sortie le 28 mai 2007.