Scène française
Elzef
Le vent se lève
Voilà l’été et la funk attitude d’un combo hors circuit. Capable de se fondre dans les genres, Elzef nous sert un condensé soul, groove, rap et java en guise de nouvel album.
La recette tient toujours dans la production. Certes, le talent est inévitable, mais un très bon disque dépend de celui qui va savoir le mettre en boîte. Concernant cette galette, c’est Stéphane Mellino qui s’y colle. Stéphane Mélinno ? Et les Négresses Vertes, ça vous dit quelque chose ? Le monsieur en était le guitariste, chanteur et principal protagoniste.
De cette époque bénie où le rock alternatif grimpait le long des charts, il a su sauvegarder une formule magique.
A l’écoute du troisième album d’Elzef, c’est l’évidence même. L’armada de cuivres et de guitares nous ramène avec bonheur dans nos vieux vinyles des Négresses Vertes.
Le décor ainsi posé, il faut tout de même préciser que la comparaison s’arrête là. Le reste n’appartient qu’à Elzef depuis le début de ce nouveau millénaire. Elzef, c’est un vent, frais, abondant et porté par une bande de parisiens amoureux de java, de funk, sans aucun doute de cirque et de tout ce qui donne à la musique des couleurs ébouriffantes.
Absolument décalé, le style «Elzef» se pose avec jubilation dans le panel des nouvelles couleurs musicales du répertoire français. Le côté festif est justement là pour rallier les troupes. Sous la couches de guitares hispanisantes et la chaleur des cuivres, la bonhomie du groupe n’a aucun mal à s’extraire. Hip-hop, afro-beat, chanson et humour, le panel est plutôt large et le feu d’artifice décape. Onze titres à se mettre sous la dent, cheveux au vent, le tout mixé par Clive Martin (Dolly, Wampas, Silmarils, Superbus…).
Fairplay/PIAS, sortie le 16 avril 2007