Scène française
Johnny Hallyday : Ca ne finira jamais
Johnny Hallyday : Ca ne finira jamais
Animal obstiné, mythe vivant, servi par un physique de star et une voix de plus en plus puissante, Johnny Hallyday n’a jamais cessé d’être là, s’adaptant à tous les airs du temps. Certains d’ailleurs peuvent lui reprocher d’avoir épousé plus de mode que de femmes, mais une chose est sûre : les grosses tournées c’est finie !
Johnny Hallyday fêtera, dès mai 2009, ses cinquante ans de scène avec plusieurs dates de concerts au Stade de France, suivi d’une tournée. Sa dernière tournée ? Non ! plutôt sa dernière grosse tournée… C’est lui qui l’a voulu ainsi, par respect pour son public, affirme t-il. Un public toujours aussi nombreux et multi-générationnel, à qui Johnny a voulu rendre hommage dans son dernier album, « Ça ne finira jamais ».
Enregistré à Londres et Los Angeles sous la houlette de Philippe Uminski (chanteur, musicien et arrangeur pour Calogero ou la Grande Sophie), mixé par le légendaire Bob Clearmountain (Rolling Stones, McCartney, Who, Bowie, Springsteen, etc), « Ça ne finira jamais » renoue avec un certain art vocal, car, comme l’avoue Johnny, il n’a jamais chanté aussi haut. Haut et fort, comme le rock. Ça commence dès le premier morceau éponyme, impressionnante déclaration d’amour, entre binaire et symphonique, à la fois sobre et lyrique, destinée à tous ceux qui le suivent depuis tant d’années : « Ça fait tellement longtemps que l’on navigue ensemble, tellement de temps qu’on s’est donné d’amour sans compter, c’est pas pour rien… ».
Des déclarations d’amour, on l’a dit, il y en a dans tout l’album, qu’elles soient lentes ou trépidantes, cavalcades ou ballades, électriques ou acoustiques, parées d’orgues ou de cuivres, de choeurs ou de cordes ; qu’elles soient dédiées à son épouse (« État de grâce »), à sa fille (« Je voudrais tellement »), aux femmes en général (« C’est pas une vie ») ou au public en particulier.
C’est vrai, quand « quelqu’un te dit je t’aime, ça peut changer le monde » (Ca peut changer le monde). Et si, parfois, à l’heure des bilans, on a peur de ne pas avoir été à la hauteur, de ne pas avoir aimé assez (Si mon coeur), on se dit que même sur le fil, on restera debout (Je tiendrai bon) : « Regarde McCartney, regarde Mick Jagger, y’a combien d’heures au compteur, vas y demande leur d’aller cueillir des fleurs et d’arrêter de faire chanteur... »
Pour compléter ce disque à la fois familier et surprenant, une ode à la poétesse recluse Emily Dickinson (Emily) et un intense duo franco-britannique avec la chanteuse soul Joss Stone, sur le célèbre Unchained melody.
Côté auteurs et compositeurs, le casting est lui aussi à la hauteur: outre Didier Golemanas, Patrice Guirao, Calogero ou Fred Blondin, on remarque de récents arrivés comme Raphaël, Grand Corps Malade (qui fait ici équipe avec David Hallyday), Christophe Maé, la chanteuse Lena Ka, l’actrice et écrivain Elodie Hesme, et un petit nouveau nommé… Francis Cabrel. Ce dernier, ravi de la reprise de son Sarbacane sur le récent album blues de Johnny, lui a écrit, sur le même tempo, le titre qui risque de donner son nom à la prochaine tournée : Je m’arrête là.
S’arrêter là ? Johnny l’a déjà chanté, en d’autres temps, d’autres arènes. Comme il dit, « des cendres dans ma voix ne m’empêcheront pas de chanter un vieux rock’n’roll ». Juste un au revoir, donc, nullement un adieu. Car, on en est sûr désormais, ça ne finira jamais.
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