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Interview Lady Gaga
Interview Lady Gaga
Avec l’album « The Fame », Lady Gaga fait un carton. L’occasion pour Zikeo de vous offrir l’interview de cette îcone de la dance attitude.
On dirait que votre vie est tout droit sortie d’un roman… Quelle est la vérité dans tout ça ?
Si vous voulez connaitre la version abrégée de ma vie, j’ai commencé à écrire de la musique à 13 ans, j’ai appris le piano pendant un an quand j’avais 4 ans. Wikipédia se trompe, je ne viens pas de Yonkers, je suis née et j’ai été élevée à Manhattan. Je n’ai jamais été à Yonkers, et j’ai commencé à jouer dans les boites de nuit à 14 ans. A 18 ans, j’ai emménagé dans le centre. J’ai étudié l’art à New-York pendant un an; j’ai détesté; c’était nul, alors j’ai arrêté et j’ai roulé ma bosse. J’ai joué et rejoué dans chaque club de la ville jusqu’à ce que je comprenne comment faire de la bonne musique. Et là je suis devenue vraiment bonne, après avoir été nulle pendant très longtemps, je suis devenue bonne. Et puis j’ai été découverte, après pas moins de huit années de travail acharné. Voila!
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Pour une fille de 22 ans, vous avez connu des expériences extrêmes. De quelle sorte exactement ? La drogue… ?
Oui,…Oui…..ah, c’est là que vous vouliez en venir! J’ai eu ma période blanche, comme tous les autres, comme David Bowie « Thin White Dudgers ». Ecoute, je suis une femme très nostalgique et je suis assez fascinée par les 70’s, la culture du glam et du disco. Je me suis fait un devoir d’expérimenter la vie et le style de vie artistique de la même façon fiévreuse et obsessionnelle que toutes les icones que j’ai vues. J’ai commencé un « voyage culturel », mais ça a toujours été difficile pour moi d’en parler ouvertement. Je suis consciente du fait qu’une partie de la scène underground, des artistes pop, ont un gros succès commercial, et que de plus en pus de jeunes femmes écoutent ma musique. Je ne voudrais surtout pas encourager les filles de treize ans à avoir des « périodes blanches ».
Vu d’Europe, la société américaine et à la fois la plus puritaine et la plus pornographique, ça vous parle par rapport à votre propre éducation n’est ce pas ?
Je suis un parfait mélange d’idéaux puritains et de pornographie! Je viens d’un milieu très strict et religieux, mais je fais de la musique sur le sexe et la pornographie, la fête et l’argent, donc, je crois que tu as tout à fait raison!
Pourquoi êtes vous dans la provocation ? Le plus souvent c’est une seconde nature, ça fait partie de votre personnalité ?
Je ne crois pas être provocante. Je suis plutôt honnête. Il n’y a personne pour me censurer à côté de moi, je dis ce que je veux, et je suis exactement moi-même. Je n’enfile pas mon masque Lady Gaga au réveil.
Quelle a été votre dernière provocation ?
Il y a environ 3 secondes!!! Quand je vous ai dit que j’écrivais à propos de l’argent et de la pornographie. Il y a des gens qui vont trouver ça assez provocant. C’est en fait assez dur à dire, parce que l’image que j’ai de moi-même n’est pas parfaitement claire. On peut me trouver dramatique, bizarre, provocante, mais je ne me définis pas par tous ces degrés de provocation, c’est juste moi. C’est comme si on vous demandait quand vous avez été fabuleux pour la dernière fois. « Euh, j’en sais rien, je suis fabuleux tout le temps! ». Ou alors, quand avez-vous été sincère, ou vraiment fort pour la dernière fois? On ne pense pas à soi de cette manière, mais les médias le font, notamment dans les magazines tabloïds, quand ils détaillent un artiste. Quand je vais dans un fastfood, c’est un drame, alors que je fais comme tout le monde, je suis qui je suis.
Vous êtes chanteuse mais aussi comédienne…
Oui, j’ai pris des cours de comédie pendant des années. Method Acting, Stanislavski. Mais après, je suis passée à Strasberg, et j’ai appris son interprétation de Stanislavski, qui a fait la méthode. Et je suis aussi fascinée par Brecht, et aussi par quelques autres techniques… Je suis une fille de théâtre de New York, je veux dire, il y a des tas de filles comme moi… Je viens de sortir !
Je sais que vous aimez Madonna par-dessus tout. Pourquoi est-elle à ce point idéale ?
Je n’ai jamais dit qu’elle était idéale. Je suis fascinée par pas mal de gens: Madonna, Grace Jones, David Bowie, Klaus Nomi, Lee Bowery… Je pourrais parler de mes influences pendant des heures, et je ne dirais pas nécessairement que Madonna est ma plus forte influence, mais elle est certainement une femme dont j’admire sincèrement la force. Elle est très forte, j’aime sa manière de conduire des interviews.
Elle est plutôt arrogante en interview, pas très sympa…
Je suis assez arrogante aussi…
Ce qui est intéressant avec Madonna c’est qu’elle lance les modes. Vous aussi vous cherchez à faire pareil ?
Un américain dirait que j’ai posé mes marques. C’est moi, c’est ce que je fais, c’est ce que je veux que vous voyiez. Je pense constamment à ce à quoi la musique ressemble. Avant qu’on se rencontre aujourd’hui, je suis sûr que vous aviez déjà une idée de ce à quoi j’allais ressembler, l’image de GAGA. Je ne crois pas que les gens pensent cela de tous les artistes, mais c’est probablement ma plus grande réussite jusqu’à maintenant, depuis le début de ma carrière. « The Fame » est mon meilleur travail en tant qu’écrivain de chansons. Mais ce que j’ai vraiment réussi, c’est marquer le cerveau des gens au fer avec l’image exacte de qui est Lady Gaga. Et cela va continuer à changer, mais j’ai la base.
Vous aimez être un fantasme pour les gens ?
Moi, vous croyez vraiment ? Ma vie est dure vous savez, et je me bats à chaque instant. J’apprécie que les gens soient fascinés par la musique, mais c’est drôle, parce que lorsque vous commencez à avoir du succès, la célébrité qui vous entraine sur les couvertures de magazines est la même que celle qui vous explose le coeur. Mais c’est bien de cela que mon album parle non?
Les paroles que vous écrivez sont assez autobiographiques. Quand avez-vous commencé à écrire ?
Oh…C’était nul! C’était un disque pourri, sauf les mélodies, qui étaient assez bonnes. C’était sur l’amour, et je continue à croire que je ne peux rien écrire de bon sur l’amour. C’est un peu la même chose, je suis parfois schizophrène dans mes interviews sur mes relations. Je peux raconter que je suis tombée amoureuse une centaine de fois, et le lendemain je dirai que je ne suis jamais tombée amoureuse. Est-ce que ce n’est pas un peu la même chose? Oui, ça parlait d’amour…
Dans « Poker Face » vous dites : « La roulette russe, ce n’est pas pareil sans le pistolet qui va avec. »
Jusqu’où puis-je aller ? Au niveau des paroles ? Assez loin ! Ce sont des bonnes putain de paroles ! Je mourrai heureuse de savoir que j’ai écrit ces paroles! « La roulette russe ce n’est pas pareil sans le pistolet qui va avec, mais bébé, quand c’est l’amour, si ce n’est pas dur, ce n’est pas fun« . C’est le danger de l’amour. Vous avez déjà entendu des histoires à propos de personnes âgées, qui ont été mariées toute leur vie, et lorsque l’une d’elles meurt, l’autre meurt un mois plus tard… Je pense juste que l’amour et la mort sont presque des synonymes, c’est pourquoi je pense que malgré toute la joie qu’il y a dans l’album, il y a aussi une certaine mélancolie, quelque chose de presque obsédant. Mais les Beatles étaient comme ça aussi, si vous écoutez Abbey Road, le disque est bourré de joie, mais il y a aussi quelque chose de mélancolique dedans.
A propos de votre chanson intitulée Boys, les garçons acceptent d’être dominés quand vous dites « Ramène tes fesses dans le pieu » ?
Je ne trouve pas ça si dominateur… ça l’est ? Quel homme sur la planète n’a pas envie d’entendre ça ? Je suis assez apprivoisée en fait, assez auto-satisfaite… J’aime me voir comme la lady la moins lady de la planète. Je pense qu’il est important de soutenir les idées traditionnelles à propos des relations. Je pense que les femmes devraient cuisiner pour leur petit ami et les satisfaire au lit, ce genre de choses… Mais l’album contient une quantité incroyable de force sexuelle féminine. Je suis surprise que tu soulèves ces paroles, je ne les trouve pas très intéressantes, mais ce sont de bonnes paroles « Ramène tes fesses dans mon pieu« . Summerboy est une chanson à propos d’une femme qui est d’accord pour être avec un type juste le temps d’un été, un mec de vacances. Je sais que cela va durer une nuit, ou un mois, ou une semaine mais ça me va, parce que je suis une femme forte, et cela n’a pas besoin de durer pour toujours.