pop-rock
Bat for Lashes Two suns
Bat for Lashes Two suns
Après le coup d’éclat de « Fur and Gold », Bat for Lashes poursuit sa dérive onirique avec ce « Two Suns », album cinétique et conceptuel.
« Fur and Gold » a détourné les projecteurs braqués sur l’Islande depuis des années vers l’Angleterre. Régulièrement comparée à Björk (pour ses tenues excentriques, ses mélodies psyché, sa voix déchirante), Natasha Khan a raflé la mise avec son premier album : deux nominations aux Brit Awards, une nomination au Mercury Prize 2007, élue femme de l’année 2008 pour le Guardian, une tournée européenne avec Radiohead (à leur demande !), une presse élogieuse… Bref, de quoi craindre l’émulation et l’excès de buzz à la sortie de ce second opus.
Dès les premières notes, on replonge dans le cosmos de la fée anglaise avec ses nappes de synthé, ses instrumentions planantes, sa voix en lévitation…. le style Bat for Lashes. Plus on avance dans l’album, plus ce monde lointain se dévoile avec ses sonorités introspectives qui mélange l’électro et le rétro, le rythme et l’inertie. Des chœurs s’ajoute à la voix cristalline de Natasha Khan (l’étrange chorale sur Peace of mind),… on est envahi par l’émotion, plongé dans le trou noir des rêves de la chanteuse qui parle ici de mystique, de quête de personnalité, de dualité (il est question d’une certaine Pearl, personnage en opposition avec Natasha… un clin d’œil à Janis Joplin, dont la chanteuse partage l’esprit et les sandales hippies ?).
Le single Daniel surprend par ses beats électro en lutte avec la nostalgie du chant. La ligne de basse est le travail de Yeasayer qui signe ici plusieurs programmations rythmiques. Plus fouillé et arrangé que son prédécesseur, « Two suns » met en lumière une écriture méticuleuse et une quête d’expérimentation, soutenus par une production perfectionniste (David Kosten). Scott Walker rejoint Natasha le temps d’un duo pour le sombre final Big sleep qui évoque la mort de Pearl , la fin du rêve…. Il est temps de se réveiller.