Scène française
Interview Renan Luce
Interview Renan Luce
Primé en 2008 aux Victoires de la musique, ce tricoteur de textes délirants sur le quotidien sera ce soir sur la scène de Musilac. Une première.
C’est la première fois que vous vous produisez à Aix-les-Bains. Quels échos aviez-vous reçu à propos du festival ?
J’ai entendu dire pas mal de choses à propos des deux scènes impressionnantes situées côte à côte, qui font que les prestations s’enchaînent bien, mais aussi de la vue sur le lac et de son côté convivial. C’est effectivement un site où l’on se sent bien.
Il paraît que votre album sonne beaucoup plus rock sur scène…
Oui, c’est vrai, et cela s’est fait un peu naturellement au fur et à mesure des concerts. La scène fait que nous le jouons de façon plus énergique. Nous avons aussi souhaité interpréter les chansons de manière un peu plus « pêchues » pour amener les gens à s’amuser.
Quel est le rythme de vie d’un groupe qui, comme le votre, enchaîne les festivals d’été ?
En général, nous arrivons très tôt le matin avec le bus pour que l’équipe technique puisse commencer à tout installer. Nous prenons ensuite possession des lieux et traînons un peu. Nous allons faire du sport et essayons de nous détendre pour être bien une fois sur scène. Et puis, la période des festivals, c’est l’occasion de découvrir plein de choses musicalement. Pour ma part, j’aime tendre une oreille du côté des autres groupes.
Ce soir, vous êtes programmé assez tard. Cela peut-il être gênant pour un artiste ?
Non, c’est assez commun pendant les festivals. Il y a la nuit, les gens chantent et sont un peu comme dans un état second. Il y a souvent une super ambiance à cette heure-là.
Vos chansons sont plutôt intimistes. Sont-elles facilement adaptables à un concert en plein air ?
Nous essayons de garder le côté intimiste des histoires que je raconte. De l’autre côté, nous sommes un groupe avec des instruments. Le but est aussi de nous lâcher un peu même si, pour une heure de concert, nous n’allons pas prendre le risque d’improviser.
Aimez-vous cette proximité avec le public que les festivals à taille humaine comme Musilac permettent ?
Quelle que soit la taille du festival, j’arrive toujours à bien sentir les gens. Selon moi, jouer devant 200 ou 15 000 personnes ne fait pas beaucoup de différence car c’est une question d’adrénaline. D’autre part, je ne suis pas trop pour les artifices, pour aller absolument chercher les gens et leur imposer les choses. J’essaie de faire passer un message par la bonne humeur et le plaisir d’être là.
Les festivals sont des endroits privilégiés pour rencontrer d’autres artistes. Est-ce que cela peut déboucher sur des collaborations ?
Cela arrive. Avec des gens que l’on croise souvent, et dont on apprend à connaître l’univers musical. J’adore traîner en bord de scène pour écouter les autres artistes et voir comment ils travaillent. On se nourrit ainsi de musique et de choses qu’on ne fait pas forcément.
Quand le premier album marche, le second est toujours un challenge. Comment s’est passée la confection de votre deuxième album?
Assez bien, même si au départ, j’ai été un peu stressé. Lorsque je me suis mis à écrire les premières chansons, tout s’est bien enclenché. C’est toujours un plaisir de travailler les textes, les rimes, les mélodies. Au début de ma carrière, je composais surtout des chansons autobiographiques. Petit à petit, mon imaginaire s’est développé. Il est plus difficile de parler de soi que de raconter une histoire. D’autre part, j’écris très peu en avance. J’aime bien m’aménager des plages de travail où je suis à fond dedans.
Interview extraite du site www.musilac.com