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Sexion d’Assaut au Festival Paroles et Musiques
Sexion d'Assaut au Festival Paroles et Musiques de St-Etienne
Après la polémique qui a frappé Sexion d’Assaut, le festival Paroles et Musiques de Saint-Etienne a décidé d’afficher le groupe à sa programmation !
Au Printemps dernier dans une interview au magazine international Hip Hop, Lefa membre du groupe Sexion d’Assaut a tenu des propos homophobes, unanimement condamnés que, bien entendu, nous condamnons également de façon ferme. Ces propos ont entrainé à l’automne dernier l’annulation d’une partie de la tournée du groupe et notamment la date de Saint-Etienne et, ceci, malgré les excuses répétées de l’intéressé. Une nouvelle tournée étant prévue au printemps prochain, il nous a semblé important d’étudier le parcours du groupe durant cet intervalle.
Si les excuses de Lefa ont été largement médiatisées, le groupe dans son ensemble sur les cinq dates qui avaient été maintenues a, à de nombreuses reprises (Montpellier, Lyon, St-Brieuc) rencontré les associations militantes concernées par le sujet et, aussi, organisé des débats sur des radios et télévisions. Un concert est également prévu le 1er Mars 2011 à Paris dont la recette ira aux associations luttant contre les discriminations. Le groupe s’est également engagé à signer une charte, et à ce que leurs concerts soient enregistrés.
Pour le festival Paroles et Musiques, il a donc semblé qu’au-delà des excuses, le groupe a pris conscience de l’impact insupportable que pouvaient avoir de tels propos. La manifestation pouvait-elle, compte tenu de l’attitude plutôt positive de Sexion d’Assaut, privé le public stéphanois (plusieurs milliers de personnes) une deuxième fois du concert et, ceci, d’autant plus que le groupe est programmé au Printemps de Bourges et dans plusieurs autres salles de France ? N’était-ce pas là appliquer une double, voire triple peine, au groupe et à son public (une plainte au pénal a été déposée à l’époque) ?
Que propose le festival autour du concert de Sexion d’Assaut ? L’information sur l’homophobie doit s’imposer et ceci dans tous les milieux et, c’est pourquoi, le Festival a proposé aux associations concernées et, à toutes celles luttant contre les exclusions, d’être présentes sur toute la durée du Festival au cœur du Village Paroles et Musiques afin d’informer et de sensibiliser, sous forme d’expos, de débats, de projections, de spectacles…l’ensemble du public du Festival. En outre, un contrat a été rédigé entre le Festival et Sexion d’Assaut stipulant les engagements suivants :
Art 1: L’artiste s’engage à ce que soit diffusé largement un tract à l’entrée du concert ayant lieu le Mercredi 1 juin au Zénith de Saint-Etienne, afin d’informer le public sur les dangers et la gravité des propos homophobes.
Art 2: L’artiste s’engage à ce qu’un concert contre les discriminations soit organisé à Paris au printemps 2011.
Art 3: L’artiste s’engage à honorer les demandes de rencontres avec le milieu associatif si tel est le cas, et ceci avant son concert.
Art 4: Si la demande est faite par le Festival Paroles et Musiques, l’artiste s’engage à rencontrer un groupe de jeunes, issu de son public, et choisi par le festival, avant ou après leur concert, afin d’échanger sur les problèmes liés à l’homophobie.
Art 5: Le non-respect d’une de ces clauses entrainerait l’annulation pure et simple du dit contrat.
Art 6: Tout propos à caractère homophobe prononcé par l’un des membres du groupe, dûment prouvé, entraînerait également l’annulation du concert.
Le festival a tenu à préciser qu’en aucune manière il ne cautionnait les propos tenus par le groupe. Pour celui-ci il est temps de laisser place à la musique, cependant il restera, dans les semaines à venir, très attentifs à leurs propos. Le moindre dérapage entrainera de facto l’annulation du concert. Leur choix de programmation fut difficile mais il est assumé. Le festival Paroles et Musiques est persuadé que le boycott du groupe et de leur concert ne contribue pas à l’apaisement, ni à l’évolution des mentalités mais, et qu’au contraire, elle favorise la violence et le communautarisme.