pop-rock
Muse The 2nd Law
The 2nd Law, le nouvel album de Muse
A force de mettre la barre toujours plus haute, Muse n’a plus grand chose à prouver en matière de musique. Pourtant le groupe est de retour avec un nouvel album électro-rock-symphonique qui détonne.
Trois ans après l’excellent « The Resistance », Muse est de retour avec un sixième album studio baptisé « 2nd Law ». Pour ce nouvel opus le trio ne sait pas privé de choeurs, de cordes et de sections de cuivre. Et rassurez-vous le principal auteur-compositeur du groupe, Matthew Bellamy, déchiqueteur de guitares, arrangeur d’orchestre et dévoreur de livres à ses heures, n’a pas non plus vu moins grand et ni moins sophistiqué qu’auparavant. Muse n’a d’ailleurs pas non plus hésité à faire davantage de place au travail du bassiste Chris Wolstenholme qui a écrit et interprété certaines chansons.
« The 2nd Law » est truffé de sons assez barrés. C’était exactement ce que le groupe avait en tête en octobre dernier au terme de deux années de tournée mondiale pour l’album « The Resistance ». En quatre semaines, le trio avait déjà concocté 13 titres encore au stade embryonnaire mais qui tenaient néanmoins déjà bien la route. Une base solide, qui a permis l’émergence de grands morceaux à l’instar de Madness, l’irrésistible premier single et sa rythmique électro crasseuse qui sonne à la fois pas du tout et tout à fait comme Muse.
L’aspect le plus frappant de cet album reste le son résolument inspiré des années 80, tout en restant très proche de ce que Muse fait sur scène, avec un côté très rentre-dedans, puissant et brillant qui rappelle un peu INXS et Queen, bien que les musiques de film ont été une source d’inspiration dans l’écriture de Bellamy. Dans « The 2nd Law », il marie cette passion avec celle de la musique classique. Dans les précédents albums de Muse, certaines envolées orchestrales s’inspiraient de Rachmaninoff et Berlioz. Cette fois, il s’agit de compositeurs contemporains et de légendes d’Hollywood comme Hans Zimmer et John Williams. Le titre Isolated System a d’ailleurs été conçu comme une bande originale de film avec des arrangements orchestraux écrits par Matthew.
Dans un esprit tout autre, Follow Me sonne comme du Justice et est la seule chanson de « The 2nd Law » directement liée à la paternité récente du chanteur. En effet, le beat qu’on entend au début de la chanson, est en fait l’enregistrement des battements de coeur de son fils avant sa naissance.
Fidèle à lui-même Bellamy n’a pas pu s’empêcher d’évoquer certains sujets dans les paroles de ses chansons. Ainsi la chanson Animals s’achève sur un sample dans lequel on peut entendre les braillements des agents de change de Wall Street. Cette chanson s’adresse aux personnes qui contribuent à ruiner des pays entiers, alors que Explorers, tout comme la chanson qui a donné son nom à l’album, aborde des questions plus « philosophiques » comme l’épuisement des ressources de la planète, tandis que dans Big Freeze et Madness, Matthew applique un principe de thermodynamique au problème des hauts et des bas dans les relations amoureuses.
Il est clair qu’un album qui réunit un hymne olympique et une chanson ressemblant à du Queen en mode disco, comme Panic Station, ne se prend pas totalement au sérieux. Il y a dans « The 2nd Law » une certaine originalité qui le rend drôle, et qui ne se prend pas trop au sérieux, même si certaines paroles le sont. Ce nouvel opus est juste une oeuvre magnifique, expérimentale et tout bonnement spectaculaire. Pour télécharger les albums de Muse, rendez-vous sur iTunes et Amazon !