Gregory Porter Take Me To The Alley

Après avoir remporté un succès phénoménal avec « Liquid Spirit », son premier disque sur Blue Note, Gregory Porter revient avec « Take Me to the Alley », un album qui met une nouvelle fois en évidence son talent inné pour transcender les genres. L’album est disponible sur iTunes et Amazon !

Sur « Take Me To The Alley », Gregory Porter retrouve le noyau dur de son groupe, le pianiste et directeur musical Chip Crawford, le bassiste Aaron James, le batteur Emmanuel Harrold, le saxophoniste alto Yosuke Sato et le saxophoniste ténor Tivon Pennicott. Le disque bénéficie également des participations de la chanteuse Alicia Olatuja, du trompettiste Keyon Harrold et de l’organiste Ondrel Pivec.

L’album s’ouvre sur Holding On, un morceau que Gregory Porter avait déjà enregistré avec Disclosure et que le groupe d’electro britannique avait choisi comme premier single de son album « Caracal » sorti l’année dernière. Alors que les accents dance de cette précédente version mettait en évidence les liens unissant Gregory Porter à la culture DJ, cette réinterprétation bénéficie d’arrangements plus aérés, le piano de Crawford s’entremêlant aux lignes sinueuses de la basse tandis qu’Emmanuel Harrold délivre un solo de trompette d’une redoutable efficacité. Cette version dépouillée à l’extrême met en lumière la force de l’écriture de Gregory Porter.

Ce nouvel opus se poursuit avec le bluesy Don’t Lose Your Steam, l’une des deux chansons que Gregory Porter a composées en pensant à Demyan, son fils âgé de trois ans. Porté par un groove irrésistible que souligne l’orgue d’Ondrel Pivec, Gregory Porter délivre un vibrant message d’espoir, rappelant combien il est important de ne jamais renoncer à poursuivre les objectifs que l’on s’est fixé, quelles que soient les difficultés rencontrées. Sur Day Dream, la seconde chanson écrite pour Demyan, le chanteur évoque les trésors d’imagination que son fils déploie lorsqu’il joue, Chip Crawford offrant à ce texte délicieusement fantasque un accompagnement d’une rare subtilité.

Comme il le faisait sur ses précédents disques avec des titres tels que 1960 What? ou Musical Genocide, Gregory Porter a également à cœur de partager ses convictions sociales et politiques. « Take Me to the Alley » comporte en effet plusieurs titres où l’engagement de l’artiste est évident, notamment la chanson éponyme sur laquelle Alicia Olatuja assure les chœurs. Sur ce morceau profondément apaisant écrit lors de la visite du Pape François à New York, Gregory Porter évoque l’aide que sa mère avait l’habitude d’apporter aux nécessiteux et nous invite à accorder notre attention aux personnes qui en ont le plus besoin. Sur Fan the Flames, un titre hardbop à l’énergie communicative, l’artiste appelle à lutter contre la multiplication des injustices par une protestation aussi vigoureuse que pacifique. Sous ses atours provocants, French African Queen évoque pour sa part les problèmes politiques et sociaux auxquels sont confrontés les membres de la diaspora panafricaine.

« Take Me To The Alley » apporte une nouvelle preuve irréfutable de l’importance de l’œuvre de Gregory Porter, l’artiste parvenant encore une fois à résoudre cette équation en apparence insoluble : être le porte- voix de notre époque tout faisant preuve de la plus grande fidélité à l’égard de la tradition jazz et soul.

Les albums de Gregory Porter sont disponibles sur iTunes et Amazon !

Label : Blue Note
Date de sortie : 06 mai 2016