électro
Naïve New Beaters en concert
Les Naïve New Beaters c’est du New beats pour incrédules
Ils sont trois, ils sont jeunes, ils sont beaux, ils manient l’humour et le second degré avec autant d’habileté que leurs guitares et leurs boîtes à rythmes et en un été, ils sont devenus les nouveaux chouchous des critiques. Il faut dire que leur premier album, sorti en mai dernier, est tout à fait dans la mouvance du moment, alliance de pop, de hip-hop et d’électro eighties. Convaincue par la galette, séduite en interview, la rédaction de Zikeo.net a voulu voir ce qu’il en était sur scène… Et elle n’a pas été déçue.
Un soir d’octobre, le lac d’Annecy est paisible, l’air frisquet, sauf à l’intérieur du Brise Glace où le public, chauffé à blanc par une « monstrueuse » première partie, attend avec impatience des Naïve New Beaters qui se font un peu désirer. L’ambiance ressemble de plus en plus à celle qui précède un combat, les gens sont prêts à en découdre. Ça tombe bien, les NNBS aussi, et envoient la purée aussitôt qu’ils entrent dans l’arène. Les premiers « beats » sont déjà percutants et lourds, la guitare stridente et, conséquence logique, les pogos nombreux dans la foule. Alors arrive David Boring, le chanteur, dans une tenue de scène griffée « Secours populaire » ou « Emmaüs ». C’est bien simple, on dirait Rafael Nadal déguisé en réfugié kosovar. Second degré qu’on vous dit.
Les Naïves New beaters : un groupe de scène
En revanche, au micro, fini de rire, le flow est parfait. Comme si Grandmasterflash tapait le bœuf avec Rage Against The Machine. Et les tubes s’enchaînent, Get Love, Live Good, Can’t Choose, entre autres, entrecoupés d’interventions toujours plus décalées de David Boring, entre récit de la vie sentimentale du guitariste, Martin Luther BB King, et la baignade dans le lac d’Annecy, l’après-midi même, par l’homme aux machines, Eurobelix, sans oublier les nombreuses références à leur soit disante ville d’origine, Los Angeles. Le tout avec un faux accent americano-Borat savoureux. Et ça marche, car si tout le monde (ou presque) sait que ces trois gredins sont parisiens (ou presque), personne reste insensible à cette crânerie séduisante. D’autant plus que la mécanique est bien huilée, faire les premières parties des Killers et de Cassius ont, semble-t-il, été une bonne école.
Pas un faux pas ne viendra gâcher le moment, chorégraphies impeccables, mélodies imparables, versions live très musclées, mais… Diantre, déjà le dernier titre. Tout cela s’est passé si vite. Ce n’est pas possible, ce n’était pas un concert, à peine une démo ?!
Comme après une soirée entre potes ou le SAV des émissions, il y a un goût de « trop peu » ! A quand le vrai grand show des Naïve New Beaters ? Un jour peut-être, in L.A…