électro
Oslow Swan
Interview Oslow Swan
Le tout premier album d’Oslow Swan est dans les bacs depuis le 12 octobre dernier, l’occasion pour Zikeo de poser quelques questions à ce groupe qui sera en tournée dans toute la France à partir de janvier 2010.
D’où vient Oslo Swan ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi un nom de groupe aussi obscur et compliqué ?
Ça vient d’une esthétique générale. On est très attiré par le côté nordique de la pop, le côté esthétique et romantique. Le cygne est un animal qui représente la douceur et le caractère. Je pense que cela représente bien l’esprit du groupe.
Comment vous êtes vous rencontrés ?
On s’est rencontré sur pas mal de projets auparavant. Guyroots était plutôt technicien, et moi musicien. On s’est rencontré il y a une dizaine d’années. Il y a eu des affinités. On s’est toujours dit qu’on allait travailler ensemble sur un projet personnel. Ça ne s’est jamais fait jusqu’à il y a deux ans, quand on s’est enfin décidé à travailler ensemble.
Ça fait deux ans que vous travaillez ensemble sur cet album qui vient de sortir. On parlait de musique pop et de romantisme. Quand on écoute l’album, il y a vraiment un mélange des deux. Quelles sont vos influences respectives, à l’un et à l’autre ?
Pour ma part, j’écoute pas mal de musique électronique moderne du nord de l’Europe. J’ai aussi une certaine culture de la non culture, pour éviter d’entrer dans des influences du commun. Je suis un grand romantique. Mes influences musicales sont très pop anglaise, je pense que ça se ressent dans l’album. On est aussi beaucoup influencé par Miyazaki, ce côté couleurs naïves, tant au niveau de la musique que des images, on s’est nourri de cette atmosphère. Il y a aussi pas mal de références aux séries TV des années 80 dans notre musique, la petite maison dans la prairie… Quand on composait, on avait toujours à porter de main un CD de génériques de séries TV. L’influence ne vient peut être pas des séries proprement dites mais des musiques qui s’en dégagent, les productions des années 70-80, à l’époque, il y avait des vraies productions musicales, même pour des petites séries, on employait des moyens énormes. Quand on entend les orchestrations de ces séries là, ça influence.
On entend bien les influences électro sur le disque, mais comment travaillezvous sur l’aspect purement romantique, quels types d’influences avez-vous ?
Pour ma part, ce n’est pas une question d’influence, il s’agit d’être ma propre personne. Se laisser aller sans complexe, sans recul, c’est ce qui a été important dans le projet, se laisser aller dans le côté positif. En l’occurrence, sur cet album, c’est la voie qu’on a choisi.
Sur l’album, j’ai entendu et reconnu un peu de Style Council, de Bertrand Burgalat, par moment, ça sonne un peu Beatles, pop anglaise des années 80. Vous vous reconnaissez dans ce tableau ?
Les Beatles ont fait partie de ma vie depuis que je suis petit, j’ai été élevé au Beatles, c’est le groupe référence pour moi. J’imagine que ça doit se ressentir quelque part, sans faire de la copie. Les autres noms que tu me cites, je les connais, mais ils ne font pas partie de nos influences premières.
Je citais Bertrand Burgalat, parce qu’il y a un aspect dans le disque et sur scène qui est l’humour, on le voit dans le clip, intitulé Doesn’t matter what you say. Vous êtes plutôt drôles, et vous voyez les choses de manière humoristique.
Je pense qu’il fallait un côté décalé dans ce clip parce que le texte parle de choses dont on n’est pas content, c’est une sorte de révolte, à la manière d’un enfant.
Que dit la chanson ?
La chanson parle des choses qu’on essaie de nous faire avaler au quotidien, qui sont énormes, et on voit très bien que pas mal de gens nous prennent pour des imbéciles. On n’est pas des personnes très engagées, je ne peux pas me revendiquer en tant que tel. Mais il y a des fois où on en a ras le bol. Je voulais le dire à la manière d’un enfant : « nananana« , « De toute façon, nous on fera toujours ce qu’on voudra, peut importe ce que vous dites, on fera toujours ce qu’on voudra ».
Vous travaillez ce côté humoristique, décalé ou c’est en vous ?
Je pense que je suis profondément comme ça. De là à dire qu’on est drôle… Mais j’aime rire. On est là pour s’amuser.
On s’aperçoit que le disque commence à passer en radio, vous faites des concerts, le clip de cette chanson est très abouti. Vous êtes dans les tuyaux, vous êtes murs. Est-ce que vous avez des premiers retours de gens qui ont écouté l’album ? Comment les gens vous parlent-ils de votre album ?
« De la douceur dans un monde de brutes », souvent. « Grands enfants ». Ce qui est rigolo, c’est qu’on surfe toujours à la limite entre le mièvre et le crédible. On peut être pris facilement pour des clowns ou des grands enfants, pour le côté fun de la chose. On peut très vite basculer dans le mièvre, pour certaines personnes, et être complètement décalés, et donc pas très intéressants. Jusqu’à maintenant, les critiques ont été assez bonnes. On n’a pas basculé dans le côté négatif de la mièvrerie. C’était un exercice de style que de se laisser aller à tout ce qui pouvait venir, sans fermer de porte et sans passer la frontière.
Vous travaillez sur un prochain album ?
Pas encore. On aimerait bien. Créer est un peu notre vie, on fait de la musique pour ça. En ce moment, on fait la promotion de cet album et on commence à tourner.
Comment envisagez-vous l’évolution de votre musique ? On parlait tout à l’heure de l’influence électro, pop, l’aspect très doux de l’album qui est assez sympa à écouter. Comment envisagez-vous l’avenir musicalement, comment est-ce que ça va évoluer ?
Je ne sais pas vraiment. Ça correspond à une période de notre vie où on avait besoin de ça. Trois ans plus tôt, j’écoutais plutôt des choses sombres. D’un coup, j’ai eu le besoin d’écouter des choses plus positives et de créer des choses beaucoup plus positives. L’année prochaine, je vais peut-être basculer à nouveau dans le sombre, je ne sais pas. On reste ouvert à tout. C’est surtout dans le laisser aller. Ça correspond à notre état d’esprit du moment. On veut aussi trouver une direction, que ce soit sur les vidéos ou l’album. On se dit qu’on aimerait aller dans telle ou telle direction, et qu’on va tout faire pour. On assemble toutes les idées sans aucun recul. C’est de l’instantané.
Vous êtes de quel coin ?
Du sud de la France, près d’Avignon. De la campagne, aux pieds du Lubéron.
La tournée, vous pouvez m’en dire deux mots, les grandes dates ?
La date phare, c’est le 9 mars à Paris, à la Maroquinerie. En attendant, on fait quelques dates en province, en Corse, à Montpellier, à Arles, Avignon. On part aussi en tournée en Angleterre au mois de novembre. Ça va être rigolo. Ça fait un peu peur mais ça va être une super expérience. Deux dates à Londres, une date à Brighton… La tournée se construit encore.
Oslo Swan, comment se fait-on connaitre quand on débute ?
Le net est un bon vecteur. Ça s’est passé via Myspace. Le public a tout de suite répondu présent, ce qui nous a motivés. On est aussi passé par la sélection régionale du printemps de Bourges, à l’époque. On a signé un contrat suite à ça, et pas mal de choses se sont enchainées. Ce sont les réseaux régionaux finalement, qui ont pas mal fonctionné. Ce projet s’est fait assez simplement et rapidement, sans encombre. La mise en écoute publique sur Myspace a rapidement tout déclenché. Sur d’autres projets dans lesquels j’ai joué, c’était vraiment la galère. Finalement, le projet ne voit pas le jour ou il reste dans l’ombre. Là tout s’est fait très rapidement, c’est très motivant.
Comment vous suivre sur le net, maintenant ?
On s’est concentré sur Myspace, c’est le plus simple d’utilisation. On n’est pas des techniciens du net… C’est pratique, visible, facile à mettre en ligne. On a un site qui pour l’instant redirige vers le Myspace. Par manque de temps : promouvoir le disque, partir en tournée… Par manque de moyens aussi… On n’a pas forcement le temps et les moyens d’alimenter le site internet. On fait ça sur Myspace, c’est beaucoup plus facile. On a réalisé nous même les clips vidéos, la musique, les productions. On adore réaliser jusqu’au bout, ça nous permet d’aboutir nos idées. En ce qui concerne les fans, on essaie de répondre le plus souvent possible sur Myspace et de les tenir informer sur ce qui se passe, sur la création. On essaie de faire des petites vidéos un peu intimes, pour les faire entrer dans notre vie.