électro
Midnight Juggernauts The Crystal Axis
Le nouvel album de Midnight Juggernauts The Crystal Axis
« The Crystal Axis » est le deuxième album de Midnight Juggernauts, il fait suite à « Dystopia » (2007) qui les a propulsés dans le vortex musical mondial.
Pour mémoire, Andrew Szekeres, Vincent Vendetta et Daniel Stricker se sont d’abord fait remarquer à travers de multiples EP indés, singles et vidéos rétro-futuristes avant de se retrouver sacrés pionniers d’une nouvelle vague « indie-dance » en 2007-2008. Mais chez les australiens, les horizons infinis de l’imagination musicale prennent toujours le pas sur les tentatives de catalogage : « Nous nous sommes toujours vus comme un groupe qui continue à avancer et évoluer » dit Vincent. « Nous avons pu voir que les scènes auxquelles nous étions rattachés s’étaient élargies à un plus grand public – et c’est super. Il nous aurait été facile de continuer dans la même veine musicale mais nous avons décidé de prendre un chemin plus imprévisible, d’explorer de nouvelles tangentes.«
Le point de départ pour « The Crystal Axis » est donc l’expérimentation live. Après avoir passé une grande partie de l’année 2008 à satisfaire un appétit rageur sur la scène mondiale, de l’Australie à Coachella, Fuji Rock, Glastonbury en passant par le Montreux Jazz Festival, le groupe s’est spécialisé dans les performances intuitives, de celles qui demandent une créativité spontanée. Début 2009, ils s’isolent dans une maison sur les côtes de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie. Entourés de synthés, de claviers, de batteries, de racks de pédales et autre bric-à-brac électronique et instruments à percussions (avec pour toile de fond le clapotis de la mer et l’isolement complet), le processus d’écriture prend instantanément vie. : « En tant que groupe de scène nous avons une approche moins rigide » déclare Vincent. « Beaucoup de chansons on été créées dans des jams sans idée préconçue, ce qui permet beaucoup d’accidents heureux. Une partie de notre musique tendait vers le rock progressif et des choses très aérées, aussi nous avons contrebalancé cela avec notre approche déformée de la musique pop. » Après plusieurs semaines d’opéras synthétiques, de ronronnements psyché-rock et de super jams, le groupe se retrouve ainsi pour l’enregistrement aux studios SING SING de Melbourne.
S’étant approprié l’éthique DIY avec leur propre label (Siberia), le trio de Midnight Juggernauts a une nouvelle fois auto-produit son album et en a confié les manettes à Chris Moore (TV on the radio, Yeasayer, Yeah Yeah Yeah, Liars), permettant ainsi à ce nouvel opus un nouveau point de départ, en constante évolution. : « Nous avons continué à jouer avec des synthés old school, des pédales et autres instruments jouets » dit Vincent. « Certains morceaux sont restés suffisamment ouverts pour permettre de jammer dessus pendant l’enregistrement. C’était dur pour moi, notamment, de perdre le contrôle, de laisser simplement les choses se faire mais c’est ce que nous voulions essayer – et c’est ce qui donne à l’album son caractère unique. »
Du premier roulement de batterie sur le titre d’ouverture « Induco » jusqu’au morceau final « Fade to Red » et sa spirale hypnotique « The Crystal Axis » est un album qui construit implacablement son propre chemin. Des accents dramatiques du single « This New Technology » à l’exubérance pop légère du second single Vital Signs, cet album balance entre la rythmique groove hypnotique et les jams époustouflants de liberté. En transparence se profile une ambiance ‘Morriconesque’, des murs du son et des mélodies 70’s aboutissant à une symphonie ‘synth-rock’ de 50 minutes.
Si la thématique du voyage met en exergue l’urgence et les carences intrinsèques liées à la mortalité humaine, « The Crystal Axis » pose également les possibilités illimitées de la vie (The Great Beyond) et l’inquiétant Cannibal Freeway est compensé par l’optimisme en suspension de Dynasty. A l’inverse, la pop légère et exubérante de Vital Signs, elle, contraste avec l’étrangeté dérangeante de Lemuria : « J’ai grandi en regardant trop de séries de science fiction des années 70 et des films d’horreur » déclare Vincent. « J’aime l’imagerie spatiale, les sujets dystopiques et futuristes, les paysages… mais cette fois nous étions soucieux de transmettre plus d’optimisme. (…) Nous avons apprécié avoir ces atmosphères sombres et puis ce sentiment positif qui en ressortait à la fin. Comme la lumière vient de l’obscurité. Il y a une demande plus vraie, plus directe, un sentiment d’espoir, d’euphorie, de liberté d’expression et de créativité, peut être une lutte contre des états de peur, de négativité ou d’autres forces qui vous tirent vers le bas. C’est un plongeon sans avoir à faire attention, ce qui est un progrès et une évolution.»
« S’il y avait à citer un autre genre qui nous a influencé, je dirais les films de cannibales italiens » ajoute Vincent Vendetta en riant. « Ainsi peut-être entendrez-vous plus d’un élément tribal sur cet album. Ça nous a donné une autre profondeur de champ pour jouer avec l’ombre et la lumière. »
Et le titre « The Crystal Axis » ? « Il fait référence aux trois axes utilisés pour définir les limites de la cellule unitaire d’un cristal. » dit Vincent. « Ça nous semblait être une bonne description de la création de l’album.«