électro
Kap Bambino Devotion
Kap Bambino sort son quatrième album Devotion
Après trois années d’absence, Kap Bambino est enfin de retour avec un quatrième album baptisé « Devotion », dans les bacs le 5 mars prochain.
« Devotion« , le quatrième album de Kap Bambino, est avant tout l’affaire d’un attachement bigot à quelques règles simples. Chaque chanson est enregistrée comme si rien n’avait été fait avant et qu’aucune nouvelle prise n’était permise. Chaque live est joué comme si c’était le dernier. Chaque tâche est exécutée dans l’urgence. Chaque décision prise dans l’outrance. Chaque indicateur poussé dans le rouge. Pour comprendre le duo, il faut oublier la mesure. Fixez-les du regard, trop tard, ils sont déjà loin. Une sorte de crash permanent dans le mur du son. Une jeunesse en suspens avec près de dix ans au compteur.
Au fil des maxis et des albums, et surtout avec « Devotion », le groupe nourrit un déchaînement de séquences et de cris, un punk de l’ère digitale. Avec les années, un genre de douceur s’est introduit dans certaines mélodies. Mais le sucre, récolté dans une mine, est servi avec le gravier. Pas de paroles compréhensibles qu’on pourrait entonner, pas de refrain, pas de surf sur les modes électro, pas de guitare-batterie sur scène pour faire genre rock. Trash-kawai, emo-tuning, blanche du ghetto, squatteuse-branchée, pop-satanique, leur musique s’adresse à des jeunes de l’OCDE aussi largués que toutes les générations d’après-guerre.
Kap Bambino ne sont pas les premiers nihilistes, mais dans la constance et l’évidence de leur production, leur vitalité, leur myopie devant les miroirs aux alouettes, leur romantisme de vagabonds modernes, ils ont peu de rivaux.