électro
Arandel Solarispellis
Arandel rend hommage à l'électronique des 70's
Arandel rend hommage à la musique électronique des années 70 avec un album baptisé « Solarspellis ».
Aux yeux de la musique électronique, Arandel restera éternellement comme l’auteur d’un miracle : Avoir su faire oublier, pour de vrai, la ou les personnes derrière le masque sur la seule foi de la musique, avec l’idée que la révélation de l’identité du ou des musiciens pourrait faire s’évaporer tout ce qui fait son charme insondable. De la même manière, le puzzle Solarispellis gravite autour d’une pièce manquante, une double pièce de musique intitulée Section 5 / Section 6 organisée autour du même dogme que celui qui orientait son premier album In D: contrainte harmonique précise, système D et artisanat forcené dans l’élaboration des sons, avec en permanence derrière la tête la question suivante pour régler les hésitations : « comment aurait fait Brian Eno en 1976 ? » De la synth pop la plus majestueuse jusqu’à la musique répétitive la plus minérale, de la proto techno la plus extatique jusqu’aux ascensions krautrock les plus vertigineuses, les tempos, les ambiances et les matières s’enchaînent, s’emmêlent et se déchaînent, mais le propos musical et, osons le mot, existentiel, n’a jamais été aussi précis et entêté.
« Solarispellis » est un voyage, éminemment narratif et cinématique certes, mais dont les cadences, les rythmes et les ambiances ressemblent surtout beaucoup à la vie. Signalons seulement qu’à l’instar du bonheur, ses beautés complexes ressemblent toutes à des paradoxes : une musique d’ampleur quasi symphonique enregistrée dans le salon d’un petit appartement ; une musique entièrement jouée sur instruments électroniques mais largement dénuée de boucles et de séquences ; enfin, et surtout, une musique savante qui ne demande pas le moindre effort de la part de ses auditeurs, ses amis, à qui il ne souhaite rigoureusement rien d’autre que trois quarts d’heure de bonheur.