Scène française
Mano Solo Rentrer au Port
Nouvel album Rentrer au Port
Avec son dixième album baptisé « Rentrer au port », en comptant bien évidement « les Frères Misères » et les lives, Mano Solo a le besoin, après avoir assez navigué sur les routes, de se poser quelque part pour mieux se reconstruire.
Cela fait quatre années, qu’avec l’accordéoniste Régis Gizavo, le guitariste Daniel Jamet et Fabrice Gratien à la trompette et au piano, que Mano Solo a réussi à construire une formation à la complicité assez rare. Pendant des journées entières, ces quatre-là s’amusent, jouent et improvisent. Cela s’entend puisque les chansons de l’album « Rentrer au Port », vivantes et qui respirent la joie d’être réunit, sont empreintes d’une joyeuse alchimie qui existe entre eux.
Les mots qui composent chaques chansons de l’album, ont été piochés dans la poésie personnelle du chanteur, elles reflètent son état d’esprit avec la phrase qui va la mieux résumer son humeur du moment.
Mano Solo a écrit la moitié de « Rentrer au Port » en même temps que le quatuor jouaient. Lumineuse et entêtante comme une aube nouvelle, d’ailleurs le titre Chaque matin est arrivée comme ça, en à peine dix minutes, le dernier jour de studio. A l’inverse, l’histoire des Enfants païens qui deviennent des hommes en guerre est d’abord née comme un slam d’une dizaine de minutes, résultat d’une séance endiablée d’une écriture quasi automatique comme le pratiquaient à l’époque les surréalistes. Pour la chanson, il n’en a gardé que la flamme et la substance.
Avec « Rentrer au Port », Mano Solo nous transporte directement dans son univers dur et si fragile, mais tellement attachant puisque le rire y suit aussitôt les larmes, le malheur d’un amour déçu fait place à un bonheur plus grand quand éclate de nouveau la passion pour une autre personne.
Entre la magnifique chanson La Rouille porté par la guitare de Daniel Jamet et Les Chevaux d’Aubervilliers, titre autrement plus anamouré et enjouée, il y a, entre les lignes, l’histoire d’un cœur blessé qui se remet à battre.
Quand Mano raconte sa vie, tous le monde peut s’y retrouver comme sur Les Enfants des autres que l’on croit les siens, ou l’envie de Partir ailleurs qui taraude et enfin les élans amoureux de Chaque matin que chaque personnes ressent. D’ailleurs Ça scintille, la chanson qui finie l’album tout en gravité, ne dit pas le contraire.
« Rentrer au port » mérite d’être écouté en profondeur, car avec les chansons de Mano Solo, rester en marge revient à ne pas capter l’âme, l’ésprit et la joie de résistance qui se dégagent des mélodies et des mots.