Scène française
Un Tryo de bonheur, qui sème la bonne parole
Ce que l'on sème
Sortie le premier septembre dernier, le quatrième album studio de Tryo, « Ce que l’on sème », prouve que le groupe s’est épanoui en s’ouvrant au monde, tout en restant fidèle à ses valeurs originelles d’engagement et de convivialité.
Autant le dire (ou plutôt l’écrire) tout de suite : Tryo, ça n’a jamais été ma tasse de thé. Je me souviens de les avoir rencontré (eux s’en souviendront certainement pas, mais ce n’est pas l’essentiel de mon propos) à Habère Poche en août 2003, alors que j’étais une jeune stagiaire pour une télévision locale en Haute-Savoie. Rien à leur reprocher sur leur comportement. Ils sont restés très accessibles, sans prise de tête. Mais leur musique, comment dire ? Ce n’était vraiment pas ça pour moi. Les mecs, avec leur guitare, un peu bohémiens, reggae, ska… Non merci ! Et puis, je me suis retrouvée avec leur nouvel album « Ce que l’on sème ». Je me dis : « Allez, essayons ! On ne vie qu’une fois après tout ! ». Je mets le CD dans mon lecteur et c’est parti. Première impression : bon, les guitares sont toujours là… Les petits airs reggae aussi malheureusement. Et puis, je tombe sur une chanson, intitulée Toi et moi. Et là, c’est la révélation !
J’avoue tout. Je craque, je tombe sous le charme de ceux qui nous chantaient L’hymne de nos campagnes. Pourquoi, me demanderez-vous ? Parce ce que, ce que j’aime, c’est la simplicité des mots mais la profondeur de leur signification. Toi et moi est à la fois une histoire d’amour mais aussi un constat sur notre vie : la guerre dans le monde, l’écologie, la solidarité… Et puis, il y aussi L’air du plastique, véritable pamphlet sur les sachets plastiques. En fait, j’ai compris que Tryo, loin de vouloir nous faire la morale, voulait simplement nous faire un état du monde. Certes désolant, mais tellement véridique, comme sur Travailler plus et Marcher droit. En plus, parfois et quand on fait abstraction de leur adoration pour le reggae, la musicalité peut être vraiment intéressante.
Ce que le groupe a semé, c’est de la bonne musique avec des textes engagés et réalistes. Il serait donc normal que le groupe récolte les louanges de son public traditionnel, mais aussi des plus sceptiques comme je le fus. Les acolytes sont arrivés à me convaincre… Puisque c’est l’heure des confessions, j’avoue aussi que je suis tombée sous le charme de la voix de Christophe Mali, mais chut ! C’est un secret…