Scène française
Smooth The Parade
Le nouvel album de Smooth
Dès le 15 février prochain, le groupe Smooth sera de retour avec un troisième album baptisé « The Parade », un mélange envoutant d’électro, de pop et de soul.
Friendly Yours démarre ce nouvel album « THE PARADE » d’une foulée rapide, sauvage, embarque son monde et ses patients sur les traces d’un groupe qui a su explorer ses envies et les traduire en vraies mélodies. On a l’impression étrange en écoutant la musique de SMOOTH de retrouver un vieil ami, un camarade de route, car elle puise là où notre propre imaginaire se façonne chaque jour, chaque saison de pluie, de plaisir ou d’ivresse. Le trio emprunte et décompartimente des sons et des rythmes aux aînés, une ardoise affichée et restituée avec inventivité, jubilation, sensualité.
Avec ce côté dandys du rock, élégance et retenue, les trois garçons, trentenaires complices, que sont David Darricarrère (chant, guitare, claviers), Nicolas Berrivin (basse, claviers) et Christophe Declercq (batterie), savourent l’instant présent, cimentent le travail accompli, les heures de studio, les années de scène. La méthode est l’expérience, l’amitié, le piment.
SMOOTH installe ses chansons intemporelles comme autant de plans-séquences. On the road movie. Trouvailles heureuses, bidouillages d’orfèvres, ciselés, voix ici métallique (Heart Bea(s)t) se dessinent au fil de la Parade, succession de courts métrages, d’assemblages improbables et harmonieux (Manson). Des surprises sonores rayonnent, façon Jacques Tati, piochées dans les collections de vinyles de ces mélomanes, « Géotrouvetouts » des machines, preneurs de sons insolites. L’esprit vagabonde. Des pépites électro (She’s coming back) balisent l’asphalte, la sciure, cette piste aux étoiles d’un petit cirque que l’on imagine à la dérive (The Smooth Parade) avec sa fanfare lumineuse, la valse du clown à la Fellini (Freedom is a road) ou la complainte très rock’n’roll par la voix déchirée de My body.
La Smooth’s touch passe aussi par la case cuivres et c’est bien là toute l’intelligence des musiciens nantais d’avoir utilisé la dimension de ces instruments. Dominique A développe son timbre si lyrique (I know) sur un titre chanté à deux, à l’image d’Amélie, une inconnue qui ne devrait pas le rester longtemps à entendre Music, morceau à la classe infinie. Peut-être touche-t-on justement, dans cette Music, à l’essence même, à la ligne du trio. Tout y est. D’autres oreilles nous le diront. Avec Another life, ultime halte, on quitte l’album à pas feutrés, à voix chuchotée, nappée de délicieuses touches de piano. Aux passions qui persistent, les rêves toujours recommencés.