Scène française
Louis Chedid On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime
Le nouvel album plein d'amour de Louis Chedid
Le 2 novembre prochain, Louis Chedid fera son grand retour avec son fils Mathieu, alias -M-, pour la sortie de son nouvel album, « On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime ».
« On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime », le nouvel album de Louis Chedid, a été enregistré en janvier 2010 au studio de la Seine. Après le succès du « Soldat Rose » en 2006 et sa participation à l’album « Mister Mystère » de -M- dont il a assuré le mixage, Louis Chedid revient accompagné de son fils Matthieu. Ensemble ils ont réalisé et arrangé les 11 chansons écrites et composées par Louis (avec la complicité pour deux d’entre elles de Pierre-Dominique Burgaud, l’auteur du Soldat Rose).
« On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime » a tout de l’album « définitif »… Dans le sens anglo-saxon du terme : c’est-à-dire dans la mesure où une oeuvre peut définir pleinement son auteur.
Volontairement concis, résolument taillé au cordeau grâce au choix a minima d’instruments, ce disque représente probablement la quintessence de l’artisanat « chedidien ». La plume n’évolue pas nécessairement en territoire inconnu : l’homme, on le sait abhorre le cynisme de l’époque (Chat noir, Crock mort), s’abandonne doucement à une mélancolie vibrante (Le blues du dimanche soir qui s’inscrit comme la face cachée de Bouc-Bel-Air, la chanson).
Pourtant, la gravité apparaît ici. Nappée finement de la sérénité orientale reçue en héritage. Sans nous, Quelle belle histoire, On ne dit jamais assez ont des airs de classiques… Tout comme l’imparable Tu peux compter sur moi ou le ponctuant Voilà pourquoi et l’inattendue arrivée des cordes majestueuses de David Whitaker qui en profitent pour faire leur unique apparition. Ces titres sont du même acabit que les For no one, You’ve got a friend ou de ce côté-ci de l’Atlantique Foule sentimentale : ils ont tout d’une profession de foi.
Au passage, les déchirures intimes (Au secours, A force) ou personnelles (Maman, Maman) trouvent une place rarement investie par ses pairs tant le terrain pourrait être glissant. Ici seule s’impose l’élégance des sentiments… Et elle emporte tout dans une émotion retenue.
Que ce 16ème album studio ait été enregistré en un éclair (dix jours essentiellement) avec la complicité quasi « fraternelle » de Matthieu dont Louis dit qu’il est son alter-ego : « un des meilleurs musiciens avec qui j’ai travaillé« , que l’osmose soit totale entre le père et son multi instrumentiste de fils qui pudiquement ne fera qu’effleurer Chat noir d’une efficace partie de basse ou à l’inverse transfigurera avec autant d’à propos l’arrangement initial de Sans nous, que cette collaboration tant espérée arrive seulement aujourd’hui… Tout cela n’est finalement que le signe d’une grande sagesse et d’une puissante sérénité.
« On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime » est plus qu’un disque… C’est une oeuvre importante. Même si ce compliment heurtera sans doute l’humilité naturelle de ce grand Monsieur.