Scène française

Interview de Second Sex

Interview

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Est-ce que les Second Sex ont aujourd’hui dépassé le rock garage binaire de leur début pour voir plus loin et plus grand ? Guillaume (bass), Arhur (guitare), Tim (chanteur) et Sacha (batterie) nous livrent leurs impressions !

Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour sortir votre premier album ?
Tim
– On a mis pas mal de temps à signer avec une maison de disque. Une fois avoir signé avec Because, on était tous d’accord, la maison de disque et nous, pour attendre parce qu’on ne se sentait pas prêts. On a vraiment bossé. On a fait plein de morceaux, pour après pouvoir trier et choisir les meilleurs. On a vraiment attendu d’être prêts.

Vous nous rappelez un peu ce que vous avez fait ?
Sacha – Nous avons signé avec notre tourneur, Alias, avant de signer avec la maison de disque. Il nous a placés sur des premières parties. C’est une des meilleures expériences qu’on ait eue. Le plus gros concert qu’on ait fait était le Main Square festival à Arras, avec les Kooks et Muse. Il y avait 20 000 personnes, c’était la première fois qu’on jouait devant autant de monde. C’était assez impressionnant. L’année d’après, on a rejoué avec Muse et Kaiser Chiefs, dans le stade de foot de Monaco. C’était aussi très impressionnant. Après, il y a eu plein de premières parties trop cool, celles de Baby Shambels, Razor Light ou les Buzzcoks au Printemps de Bourges.

Ça vous a donné une certaine exigence pour cet album ? J’ai l’impression que vous avez une idée derrière la tête depuis un petit moment concernant le producteur ?
Arthur
– Non. Au moment de chercher un producteur pour cet album, on a fait une liste avec les disques qu’on aimait bien, avec de préférence des producteurs toujours vivants… En haut de la liste, il y avait le mec de The Hives, Pelle Gunnerfeldt. Il a tout de suite dit oui. Il avait l’air assez enthousiaste.

Qu’est-ce que vous vouliez ? Vous aviez une idée précise au niveau du son ?
Tim
– On voulait quelque chose qui sonne américain des années 70, avec des grosses grattes, que ça soit vraiment puissant.
Sacha – Je trouve qu’il a trouvé un bon compromis. Il nous a fait un son qu’on aime, un son vintage des années 70, américain, tout en ayant un côté moderne. Il a allié les deux, l’ancien et le moderne.

Ça veut dire qu’il n’y a pas que la France qui vous intéresse ? Vous êtes allés en Suède pour enregistrer cet album, ça veut tout dire ?
Tim – Oui. Au tout début de Second Sex, on ne chantait qu’en anglais. Après on s’est dit qu’on allait chanter un peu en français, pour que le public accroche en France. Pour ma part, en écoutant tous les titres après l’enregistrement de l’album, je préfère vraiment nos titres en anglais. C’est sûr que notre prochain projet est d’aller jouer un peu partout en Europe, en Allemagne, en Angleterre…
Arthur – Sortir une version entièrement en anglais avec tous nos titres, pour l’Europe ou pour le monde…

Vous pouvez nous dire ce qu’on va y trouver à l’intérieur ?
Tim
– On y trouve des chansons qu’on a écrit au tout début, comme Fille facile ou Dis-moi qui je suis. Et il y a des chansons qu’on a écrites juste avant d’enregistrer, comme We Lost control ou Stay. C’est vraiment un résumé de nos quatre ans passés ensemble.
Sacha – On voit aussi qu’à nos débuts, c’était très punk. Il y avait trois accords, aucun choeur, aucun arrangement. On peut retrouver ça dans Fille facile, Dis moi qui je suis. On voit l’évolution avec We lost control ou Stay où on a fait beaucoup plus d’arrangements. On a beaucoup plus travaillé sur la compo. Elles sont un peu moins punk, plus mûres. Il y a un mix de ça dans l’album.

On a l’impression que c’est encore plus sexe, encore plus Rock&Roll aujourd’hui ? On a l’impression que vous avez vraiment essayé d’y mettre de l’énergie ?
Sacha
– Je pense qu’on a la même énergie depuis quatre ans. Je ne sais pas pour vous ?
Tim – Je pense que c’est la même énergie mais on gagne en maturité. On essaie de garder cette énergie en ligne de mire. On n’a pas envie de la perdre.

Il y a comme un dédoublement de personnalité, une sorte de transe, on endosse la peau de Second Sex. Quand on est dans le groupe, est-ce qu’on se met dans cet état ?
Arthur
– Je pense qu’il y a quelque chose comme ça. Je pense à Timothée, qui est plutôt timide dans la vie. Dès qu’il monte sur scène, il se lâche. Il a un peu ce côté schizophrène. C’est vrai que ça a été difficile de retranscrire dans l’album l’énergie qu’on donnait sur scène.

Qu’est-ce que le Rock&Roll représente pour vous aujourd’hui ? Vos références sont plutôt anglo-saxonnes, mais est-ce que vous pensez qu’il y a malgré tout des représentants Français du rock ?
Arthur
– Aujourd’hui, j’ai l’impression que de nombreux groupes se sont crées. Des groupes de notre âge, les Dodos, les HushPuppies, Nemo, Brooklyn, kid Bombardos… Il se passe plein de choses en ce moment. Mais c’est vrai que quand on regarde en arrière, Téléphone ou Noir Désir ne m’ont jamais transcendé. Mis à part les Dogs ou certains groupes punks. On n’a pas trop d’influence française.

Vous aimez bien la touch vintage. Si on regarde le clip de « J’ai couché avec le diable », il y a une certaine posture dans le vintage. Qu’est-ce que ça vous procure ? C’est comme une caution que vous aimez bien ?
Tim
– C’est ce que disait Sacha par rapport à l’album. Il y a du vintage mais pas que ça. On ne peut pas renier cet aspect puisqu’on écoute pas mal de musique vintage.
Arthur -C’est ça. On puise notre influence dans des vieux groupes, même s’il y a de nouveaux groupes qu’on aime beaucoup, comme les White Stripes. On va puiser nos influences du côté vintage.

L’album commence par un cri. Que se passe-t-il ?
Tim
– Ça peut être l’orgasme, ou l’agonie. La petite mort quoi.
Sacha – Les deux en même temps, c’est mieux.
Arthur – Ça présentait bien le côté de l’album un peu sauvage, primaire.

Il y a l’ouverture et la conclusion. La conclusion est sur un autre mode.
Tim
– Il n’y a pas de cri dans la conclusion. L’intro, ça peut aussi être le cri du bébé qui nait. Tout bébé naît d’une petite mort. Après il y a l’album. Et peut être que la fin, c’est la mort.

C’est la fin des baby rockers, pour passer à autre chose ?
Arthur
– Quand on a fait l’intro et la conclusion, on n’a pas forcément pensé à ça. Et puis Baby rocker… On est majeurs maintenant.
Tim – C’est très français de mettre cette étiquette Baby Rockers. Si on va en Angleterre, on voit bien qu’il y a plein de groupes qui ont seize ans et qui ne sont pas forcément appelé Baby Rockers…

Vous vous projetez vers l’avenir. Comment vous voyez Second Sex dans quelques années ?
Arthur
– On ne se pose pas trop de questions. On se concentre surtout sur la tournée, les dates. Il y a plein de dates, et des dates assez importantes. On joue à Londres en janvier. On va essayer de voyager un peu, d’aller en Allemagne, en Scandinavie, en Angleterre.
Tim – En suisse aussi. Ça permet d’essayer de conquérir l’Europe. Et on espère faire le plus d’albums possibles. Depuis le début, on ne s’est jamais vraiment posé de questions.

Philippe Manoeuvre est le tout premier de vos remerciements.
Sacha
– A notre tout premier concert, il y avait une journaliste de Rock&Folk qui était là par hasard. Elle nous a beaucoup aimés. Elle nous a dit que les compos, ce n’était pas encore ça, mais qu’il y avait une bonne énergie. Elle a demandé à Philippe Manoeuvre et aux autres membres de Rock&Folk s’ils étaient d’accord pour qu’on joue dans leur festival. Ils ont dit oui. On a joué dans ce festival Rock&Folk. Il y avait pas mal de journalistes et de maisons de disque. C’est à partir de là qu’on a commencé à se faire connaitre. C’est grâce à Philippe Manoeuvre, qui nous a donné l’occasion de jouer là et qui nous a toujours soutenus par la suite. Il a toujours parlé en grand bien de nous.

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