Scène française
Emmanuelle Seigner : « Quand j’étais petite, je rêvais d’être Mick Jagger »
Emmanuelle Seigner en interview
Le 10 mars prochain, Emmanuelle Seigner sortira « Distant Lover », son troisième album ! L’occasion pour nous de rencontrer la chanteuse, mais aussi l’actrice, pour parler de sa musique, de cinéma, en bref… de sa carrière.
Votre nouvel album sortira en mars et il est très rock ! Qui est vraiment Emmanuelle Seigner ? Est-ce avant tout une actrice ou une rockeuse ?
Le rock est plus proche de ma personnalité profonde. J’adore être actrice, j’adore jouer, c’est dans mon sang, j’ai grandi avec ça, mon grand-père était à la Comédie Française, et donc, dès l’âge de trois ans, je passais mes après-midi à la Comédie Française. Mais jouer, c’est quelque chose de facile pour moi. Mais dans le métier d’actrice, il y a quelque chose de passif, de soumis. Et puis, dans le rock, on ne dépend pas du désir de l’autre. Je déteste ça, dépendre de l’autre. J’ai un côté très révolutionnaire quelque part. Et actrice, c’est quand même pas mal « fais ci, fais ça« … Mais depuis que je fais de la musique, je le vis beaucoup mieux. Quand j’étais petite fille, je rêvais de ça, d’être Mick Jagger…
Pourtant votre nouvel album est plus proche du style du Velvet Underground que de celui des Stones !
Moi, ce que je voulais faire, c’était un disque qui s’inspire des Runaways, de ces groupes de filles des années 70, mais avec un son moderne, une espèce de Blondie d’aujourd’hui… Je voulais un truc très rock, voire punk. En même temps, je voulais que ce soit très féminin. C’est vraiment ça que je voulais. Et le producteur a tout de suite capté, il a eu envie et il m’a dit ok, let’s do it. Alors, ça a pris du temps parce qu’on avait chacun nos emplois du temps. Moi, toute l’année dernière, j’étais au théâtre. Lui bossait sur des trucs à Los Angeles. Voilà pourquoi ça a pris trois ans. De toute façon, je n’aime pas faire les choses vite, n’importe comment. Mais le plus important, c’est que le disque soit beau.
Comment décririez-vous ce disque ?
C’est un disque qui parle beaucoup d’amour. Il y a aussi une certaine mélancolie. Une certaine douceur. Mais c’est aussi un disque plein d’énergie, joyeux, direct, avec quelque chose de violent, au sens rock&roll du terme. Ça, je le voulais. Parce que j’ai quelque chose comme ça en moi. Et peut-être d’ailleurs que mon prochain disque sera carrément punk. Si je devais m’identifier à quelqu’un, ça serait plus à Iggy Pop, Kurt Cobain qu’à Marylin Monroe (rires).
« Distant Lover » pourrait presque être un premier nouvel album ! Il y a comme une certaine fraicheur dedans !
C’est un disque juvénile dans son aspect spontané et insolent. Il a un côté sale gosse. Il y a quelque chose de cet ordre-là dans le disque. Oui, un côté Ramones. Le rock, le punk, c’est vraiment mon truc. Et c’est un disque très américain, c’est ça dont j’avais envie…
« Distant Lover » doit beaucoup aux pulsions. D’ailleurs vous avec collaboré avec Adam Schlesinger, co-fondateur des Fountains Of Wayne et producteur de Robert Plant !
Adam m’a vraiment beaucoup aidé, il a été génial. Surtout pour ma voix. Il m’a fait évoluer… Le deal, c’était qu’il m’envoie une chanson et que si je l’aimais, je la prenais. Et la première chanson qu’il m’a envoyé, c’était Distant Lover. J’ai direct adoré !
Avec ce nouvel opus votre carrière cinématographique est en stand-by ? Emmanuelle Seigner au cinéma dans les prochains mois, c’est possible ?
Là, je ne vais me consacrer qu’à la musique. Je refuse tous les autres projets… Moi, j’y vais, je ne me pose pas de questions. Je fonce. Just do it !