Scène française
Jean-Louis Aubert Les Parages Du Vide
Jean-Louis Aubert chante Houellebecq
Jean-Louis Aubert est de retour avec « Les Parages Du Vide », un album poétique aux accents littéraire de Michel Houellebecq !
Ça pourrait faire peur, le chanteur chante le poète, sauf que pas du tout. Dès les premières mesures et les premiers vers, Aubert s’est approprié Houellebecq, comme s’ils s’étaient toujours habités, locataires l’un de l’autre. Un alphabet musical qui fait rock, qui fait mal et du bien à l’identique, auquel pour une fois les anglo-saxons, pionniers en la matière, n’ont pas accès. Un rock littéraire qui l’est si peu, tant le poète va au choc, à la lumière de l’os, sans jamais se payer de mots. Idem du musicien, qui a rejoint l’essentiel, doux quand ça l’invitait, dur quand ça le commandait. Une poésie sonique en rock cardiaque.
Les Parages du Vide : Un album aux doux accents de poésies
Finalement, avec cet album le poème est devenu chanson, avec 16 titres au total : des très courtes, des plus longues, des lentes, des plus enlevées, des épurées, des plus orchestrées, des qui s’enchaînent et s’accouplent, d’autres qui font rupture ou trait-d-union, ici avec de la kora à l’hélium ou une guitare plombée, là avec un piano fébrile ou des sections de cordes et de cuivres enflammées; chantées toujours, parfois seulement effleurées, mais surtout jamais « dites ». Comme se font les disques, ni plus, ni moins, du moins comme Aubert sait les faire, avec sa voix qui dit l’enfant en lui et en chacun de nous. On vérifie, ici plus que jamais où chaque mot compte, l’excellence de sa diction, qui claque même dans le murmure, les impulse, les expulse, les propulse, les « pulse ».
« Les Parages Du Vide », c’est une grosse surprise qui permet de s’apercevoir qu’un rock, plutôt genre hard, va bien avec des textes théoriques, voir presque incompréhensibles.