Scène française
Ben Mazué 33 ans
Ben Mazué chante la vie à 33 ans
Trois ans après son premier album, Ben Mazué revient avec un deuxième opus empreint d’une sincère simplicité. Son nouvel album « 33 ans » est une mise à nu pudique et poétique. L’acceptation de soi, la vie conjugale, le deuil, la paternité mais aussi la retraite ou encore la première fois… Toutes les étapes de la vie sont croquées sans tronquer ni tricher.
Avec une écriture juste, l’auteur s’attaque aux a priori et les dégoupille un à un dans ce nouvel opus. Écouter ses angoisses, c’est vieillir (L’Onde). S’accepter pour avancer (Chamallow). Faire des enfants ce n’est pas que indispensable (Oui oui). La tristesse liée à l’absence ne vient pas tout de suite mais dure longtemps (Vivant). Les filles à papa brillent plus qu’elles ne scintillent (Ruby). Les couples qui durent finalement sont ceux qui cultivent l’amour (Peut-être qu’on ira loin).
Pour arranger ces tranches de vie, Ben Mazué s’est entouré d’un Niçois, comme lui. Medi (Charlie Winston) a su donner une nouvelle naissance aux morceaux. Il n’ajoute pas, ni ne soustrait, il résout. Puis viennent les cinq âges, qui racontent cinq tournants. Au corps qui se donne pour la première fois (14 ans), succède l’enthousiasme du vingtenaire confronté à l’usure de la trentenaire (25 ans et 35 ans). Puis, un vent de révolte souffle contre la retraite (54 ans) avant qu’une brise de sagesse (73 ans) ne vienne refermer cette grande frise (in)temporelle.
Ce voyage à travers les années a été confié à Guillaume Poncelet (Ben l’Oncle Soul, Gaël Faye) qui a su comprendre les mots et les mélodies sans les brusquer. Le résultat est une élégante osmose qui fait autant sourire que pleurer. De l’essence de naïf tachetée de mélancolie. Pour La Réconciliation, Ben Mazué a également sollicité les talents de Bruno Muschio (Bref) pour son rythme des mots et des images (il a aidé à la réalisation des clips des âges); Pour 73 ans, on retrouve Clément Simounet (a.k.a. Nilem), acolyte des premières heures et sans aucun doute des prochaines. Et Lenox (Opening Act) qui, depuis l’île de Ré, a transformé un « on ne sait pas quoi » en un Ruby inspiré.