Scène française
Gaspard LaNuit Il était temps
Il était temps
Avec ses penchants pops, Gaspard LaNuit donne à la chanson réaliste de nouvelles directions.
En fouillant correctement dans les bacs de disques, il y a toujours un objet qui va finir par retenir l’attention. Cela peut-être une pochette, un prix ou un nom qui sortira un peu du commun.
Gaspard LaNuit n’est pas encore très facile à dégoter. Mais en prenant le temps de bien fouiller, un petit album a fini par faire surface entre les lettres F et H dudit rayon. Entre Ferré et Higelin ? Pas si loin finalement. Notre Gaspard est un oiseau de nuit que l’on a pu croiser dans les salles et cafés de Paname. Rock, chanson et blues, l’artiste ratisse plutôt large, le fait plutôt bien et se prélasse dans des arrangements sagement léchés.
Attachant, Gaspard divague, s’improvise et bascule dans un univers déluré, celui de Marc Chojnowski (son vrai nom), artiste indépendant depuis le début des années 90. C’est Harmonia Mundi qui signe son premier jet sous le regard du label Chant du Monde. Depuis, il a accumulé quelques premiers prix avec notamment les 8ème rencontres de la chanson en Essonne, le concours Le Mans Cité Chanson, le prix de la Sacem au festival Cap Nord et celui de composition au concours Utopia.
« Il était temps » vient tout juste de sortir sous la bannière de Discograph. Un deuxième album servi par la production de Fred Pallem qui est ni plus ni moins le créateur de l’étonnant Sacre du Tympan.
Pour cette nouvelle livraison, la tendance est à la pop. Mais le verbe prédomine, laissant notre Gaspard bien en place dans une certaine chanson française. Intimes ou exubérantes, ses petites histoires séduisent en deux mesures et quatre temps.
Adepte des facétieuses mélodies de Tom Waits et Arthur H, Gaspard brode des airs jazzys, des mélopées bancales et se laisse envelopper par ces clubs enfumés, peuplés de phénomènes de foire et d’amourettes sans lendemain.
Sortie le 9 mai 2006 chez Discograph.