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Scène française

Miss Dominique

Interview

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Miss Dominique 4

La Soul Lady, Miss Dominque est de retour avec un tout nouvel album intitulé « Si je n’était pas moi » qui marque la métamorphose de cette artiste qui devrait marquer de son emprunt le paysage musical français.

Avant de parler de ce deuxième album, si on faisait un petit retour en arrière ? Tout s’est passé très vite. Qu’est-ce qui te vient tout de suite à l’esprit pour résumer tout ce qui s’est passé, les moments importants, ce premier album, tout ce que tu as vécu après ce premier album ?
Je me souviens être dans la file d’attende au pré casting, toute mal fringuée, mal coiffée… Je me disais sans cesse, « Mais tu ne crois pas que tu vas entrer, chanter et être connue ! ». Je me disais « Rentre chez toi, va laver ton linge ! ». Je suis entrée, j’ai chanté, et aujourd’hui je suis là. Ce souvenir de Marianne James, son regard, me marquera à vie. Je me souviens aussi du premier prime où j’ai chanté I will survive et il y a eu ce buzz informatique. Je me suis redit « Tu ne croyais pas que tu allais arriver, chanter un prime et repartir avec un disque ! Tu as craqué ma pauvre fille ». Je me disais qu’il fallait que j’arrête de rêver. Et puis le soir même on m’a dit que c’était une erreur…C’est le deuxième grand souvenir.

Quel est ton troisième grand souvenir ?
C’est It’s raining men, que j’ai fait avec ma robe blanche. On me disait « Quand on est ronde on ne porte pas du blanc ». J’avais dit, « Si si, je la mets ». C’était une robe que je m’étais fait faire. Après il y a eu Calling you, on me disait en répétition que je criais trop, on s’était pris la tête avec la production, comme quoi je criais trop, qu’il fallait faire tout doucement. Je me souviens avoir craqué, j’ai tout envoyé. Et je me souviens de cette image en grand, juste avant le début de la chanson. Je n’étais pas au courant mais ils ont diffusé la photo de mariage de mes parents. Au bout d’un moment j’ai craqué j’ai tout balancé. Il y a cette fameuse finale où on a dit non. En même temps, deux semaines avant, le PDG de Sony France était venu à l’hôtel, je m’en souviendrais toujours.

Et que s’est-il passé ?
On m’a dit « Dominique apprête toi, il y a M. Lameignère ». « Mr Qui ? Il veut quoi ? ». C’est juste le PDG de Sony-BMG. Je dis « Mais c’est qui Sony BMG ? ». On m’a répondu « Tu sais, c’est la grosse tour quand tu es sur la l’autoroute où il y a Michael Jackson, Beyoncé… « . Je me souviens que je l’ai fait attendre une heure, il était venu à l’hôtel, il m’avait dit « Tu ne vas pas gagner ». Je me suis demandé ce qu’il me voulait, si c’était juste pour me dire que je n’allais pas gagner… Mais, il me dit « Nous on te veut chez nous, on veut te faire un album ». C’était deux semaines avant la finale. Ensuite, il y a eu la finale et deux semaines après je me suis retrouvée dans les couloirs de chez Sony. Deux semaines avant on avait fait une visite chez Sony, avec tous ces portraits d’artiste sur les murs. Deux mois après je me retrouve en photo dans les couloirs de chez Sony ! Ensuite, je me souviens qu’il y a eu les Victoires de la Musique, on m’a donné un petit coffret avec un disque en or dedans ! « Tu es double disque d’or mais on n’en donne pas deux ». Je lui ai dit « Pourquoi !!! J’en veux deux ! ». Aux Victoires de la Musique, je ne savais pas quoi dire, je me rappelle avoir dit « Merci la France ». Franchement… Je me souviens avoir répondu à un journaliste en tenant mon trophée « Maintenant je peux maigrir ».

2/ D’où la métamorphose 2009. C’est incroyable, qu’est-ce qui a été le déclencheur de tout ça ?
Déjà, les gens ont passé leur temps à me dire quand je faisais La Nouvelle Star « »Tu ne fais pas un petit régime ? ». J’ai refusé. Quand j’ai fait l’album, on m’a dit la même chose. « Non ! Je ne fais aucun régime ! ». Pendant la tournée aussi. « Non ! Je ne fais aucun régime ! ». Quand j’ai eu la Victoire de la Musique, j’ai dit « Si je veux, je peux maigrir ». C’était un défi, je voulais montrer qu’il n’y a pas de règles, qu’on peut tout faire. Certains sont handicapés, n’ont pas de jambe ou pas de bras. Ils y vont. C’était un défi que je m’étais lancée, je me suis dit « Grosse de mon état, on va y aller ». Après je me suis dit, « C’est bon, je peux m’occuper de moi ». Après, j’avais énormément grossi entre le début de la Nouvelle Star et la suite. J’ai dû prendre une vingtaine de kilos, avec le stress. Je le dis souvent sur le ton de l’humour, comme je ne pouvais plus grossir, j’ai maigri… J’avais atteint le maximum.

On en vient à ce deuxième album, tu fais référence à ça, tu dis que tu sens le poids de toute ta différence.
Le poids de ma différence est un subtil jeu de mot pour dénoncer, pour parler de ces personnes qui sont complexées, qui ont du mal avec le regard des autres. Je dis dans cette chanson que le plus lourds à porter n’est pas le poids mais le poids du regard et du jugement des gens sur notre différence. Quand je dis « Je pèse aujourd’hui le poids de toute ma différence », c’est une façon de dire que je me rends compte du poids que j’ai dû porté, le poids du jugement. Parce qu’on ne s’en rend pas compte. En maigrissant je me rends compte que j’ai été ronde avant. Je m’en rends compte maintenant ! Je me demande comme j’ai pu oser et faire tout ça.

En tout cas c’est le prolongement du premier album. C’est surtout vrai parce que ton vécu guide ton écriture.
Ce n’est pas parce qu’égoïstement je ne veux parler que de moi-même. J’ai besoin d’être sincère, j’ai l’impression que si on ne vit pas les choses on n’est sincère. Après, sur mon premier album, je parle de la mort et pourtant je suis vivante. J’ai vraiment besoin d’être confrontée aux choses pour en parler.

Il y a un titre qui s’appelle Seule sous les projecteurs. Tu exprimes le succès, mais c’est aussi la solitude, les problèmes sont toujours là. C’est ce que tu as voulu dire ?
Je veux dire plusieurs choses. Quand on veut faire une carrière de soliste, ça porte bien son nom, soliste veut dire seul. C’est pour ça que beaucoup de gens préfèrent évoluer en groupe parce que soliste c’est être seul. C’est la première chose. La deuxième chose est que quand je me retrouve sur scène, j’ai une vision en trois dimensions. On a les musiciens, la production, tout ceux qui ont misé sur nous, qui sont en back stage, les musiciens sont supers chauds. Devant il y a le public, chaud bouillant, qui en attend beaucoup. Au milieu on est tout seul. On se retrouve tout seul. Il y a plein de monde devant, plein de monde derrière. Au milieu, il n’y a que toi qui peux faire les choses. Je n’ai plus le droit d’avoir peur, on ne peut plus avoir peur, on n’a plus le droit à l’erreur. On nous a porté, on nous a mis là. On ne peut plus dire que ça ne va pas. On est sous les projecteurs et on est seul.

Est-ce que tu as ressenti une pression particulière pour ce deuxième album, vu le succès du premier ?
Pas du tout. On a pris le temps qu’il faut, pas de pression. Je voulais revenir avec un album d’inédits, c’était la seule pression que je m’étais fixée. J’ai vraiment lutté pour ça, parce qu’au départ on était parti sur un deuxième album de reprises. J’ai lutté et lutté, pour qu’ils me fassent confiance, parce que j’ai quand même écrit tout l’album, dix titres sur douze. Je suis arrivé avec « Les cinq doigts d’une main », ils ont lu le texte et ils ont dit qu’il y avait quelque chose, un potentiel. Je suis revenue avec « Chacun son tout petit bout d’étoile ». Et ils m’ont dit « D’accord. Vas-y ». Je suis vraiment très contente de ça, parce que ce n’est pas évident, ils misent sur moi et je pourrais me planter. Chaque texte est vraiment moi.

LES ALBUMS DE MISS DOMINIQUE SONT DISPONIBLES ICI

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