Scène française
Amandine Bourgeois
Interview
Cette semaine et à l’occasion de la sortie de son premier album, intitulé « 20m² », zikeo.net vous propose de découvrir l’interview d’Amandine Bourgeois.
Quelles sont tes impressions, lorsque tu te retrouves un an plus tard sur le plateau qui t’a consacrée La Nouvelle Star ?
Quand je suis revenue au Pavillon Baltard pour interpréter mon premier single c’était un grand moment. C’était stressant, émouvant, et j’ai retrouvé les gens que j’aimais. En passant trois mois là bas, on crée des liens avec les musiciens, le jury, les techniciens, toute la famille « Nouvelle Star ». C’était très émouvant. Malgré le stress et le trac, je me suis lâchée, je me suis vraiment éclatée sur scène. Je savais que je n’allais pas être éliminée ! C’était vraiment sympa.
Tu es passée à autre chose, un an plus tard ? On va en venir à cet album, tu as l’impression que tu es passée à quelque chose qui te ressemble, qui est totalement personnel ? La Nouvelle Star c’est loin ?
La Nouvelle Star c’est autre chose. On chante des reprises, on est dans un jeu. On est des candidats, éliminés chaque semaine et on interprète des tubes internationaux pour toucher un large public. Ça ne m’intéressait pas de faire un album de reprises. Je composais avant la Nouvelle Star, j’ai fait cette émission pour me faire connaitre, pour avoir un moyen de faire mon album. C’est une émission qui te permet d’ouvrir des portes beaucoup plus rapidement que si tu n’y avais pas participé.
Parlons un peu de cet album. Le titre est important, ça fait référence à l’endroit où tu l’as fait ?
« 20 m² » fait référence à mon petit cocon toulousain, mon petit appart. Ça veut aussi dire que dans un endroit confiné et restreint on est complètement libre de rêver et de créer. Et c’est qui je suis, ça me ressemble.
Et même avec la réalisatrice avec qui tu as fait cet album, ça s’est fait dans un espace restreint ?
Edith Fambuena a réalisé l’album, sa cabine d’enregistrement fait 20m². C’était drôle ; on a beaucoup ri là-dessus.
Rappelle nous qui est Edith Fambuena…
C’est une réalisatrice que j’admire beaucoup. Elle a réalisé l’album de Tété, « A la faveur de l’automne », Pauline Croze, que je ne me lasse pas d’écouter, Kaolin, la Grande Sophie, Bashung « Fantaisie Militaire », et les trois albums d’Etienne Daho. C’est une grande dame et je suis très fière qu’elle ait accepté de produire cet album.
Tu as commencé à écrire, à composer de ton côté, aidé d’un guitariste qui ne te quitte plus !
Je suis auteure compositeur, j’écris mes textes et je compose mes mélodies. J’ai collaboré avec un compositeur toulousain qui s’appelle Guillaume Soulan, qui a beaucoup de talent. Effectivement, on est devenu un binôme artistique. Lui vient de la pop anglaise, moi du côté soul/jazz. Le mélange donne quelque chose de novateur, d’original. J’ai pris énormément de plaisir à travailler avec lui. J’ai aussi collaboré avec mon papa, un jeune auteur de 60 ans. J’écris mes propres textes mais je trouvais intéressant de m’ouvrir. Il m’a beaucoup apporté en maturité, sur certains mots, certaines expressions. Ce n’est pas la même maturité à 60 ans !
Comme quoi par exemple ?
Il a écrit un texte, le morceau « Les trous », qui m’a beaucoup touché. La première fois que j’ai lu ce texte, je me suis reconnue dedans. Il y a eu une recherche des mots absolument incroyable.
Qu’est-ce que tu as voulu écrire ? Des choses sont arrivées spontanément ?
Je sais aussi que tu es une grande observatrice. Oui, j’aime bien observer. L’album est en partie autobiographique, et il y a des chansons où je m’inspire de mes amis, de ma famille, de mes proches, des gens que je peux observer dans la rue, dans les bars, un peu partout. J’aime bien raconter des petites histoires, façon court métrage, des petites scénettes avec des atmosphères, des ambiances différentes à chaque fois.
Prenons deux titres, La fièvre acheteuse et Les loustics par exemple.
Pour La fièvre acheteuse, je me suis inspirée d’une amie. À chaque fois qu’on va faire les magasins, à un moment elle me confie sa carte bleue parce qu’elle pense qu’elle ne va jamais pouvoir s’arrêter d’acheter. Je pense qu’elle est vraiment atteinte de la maladie de la fièvre acheteuse. Elle m’a inspiré ce morceau, mais j’ai un peu brodé. Elle n’est pas non plus folle furieuse ! Mais elle a ce souci de vouloir acheter tout le temps. Pour Les loustics, je me suis inspirée de ma jeunesse, ou des jeunes filles qu’on peut observer en boite de nuit. C’est l’histoire d’une jeune fille qui cherche son prince charmant en boite, et qui fait erreur. On ne trouve jamais son prince charmant en boite de nuit, je ne pense pas. Je trouvais ça très drôle de raconter cette histoire.