pop-rock
Marvin en interview
The best swiss british sounding band
Cette fois, ça y est, le premier véritable album de Marvin est sorti. Depuis le 15 février, This Good Life est dans les bacs. Un 12 titres attendu presque comme le messie pour tous ceux qui avaient déjà repérés en 2004, lors de la sortie de leur premier single, ces quatre fribourgeois dans le vent et leur pop mi-cheddar mi-emmental. Ça valait bien quelques questions à Mike Blue, le bassiste et Stefan Pink, chanteur-guitariste-compositeur.
On aurait presque envie de vous demander des comptes. Quatre ans entre le single Holiday et cet album, pourquoi nous avoir fait attendre aussi longtemps ?
Mike : On a voulu prendre notre temps, tout simplement. Pendant ces années, tu sais, on a travaillé, tout le temps, parce que pour nous, il était important de faire quelque chose de bien. On ne voulait pas se lancer dans le n’importe quoi, sortir un album, immédiatement après la sortie du single, juste pour dire d’avoir sorti quelque chose.
Vous avez fait appel à des pointures, également, comme l’anglais Greg Haver (ndlr : producteur entre autres des Lost Prophets, de Bullet For My Valentine et des Manic Street Preachers). Pourquoi lui ?
Mike : Tout est parti de Stefan et de Dani, le guitariste. Ils avaient envoyé une maquette en Angleterre, à l’époque où on ne s’appelait pas encore Marvin. Il se trouve que Greg Haver l’a entendue et il a voulu travailler avec nous. On a d’abord enregistré le 4 titres, Flic Flac, avec lui. C’était à une période où on se cherchait encore, au niveau du son. On avait les mélodies de Stefan, mais on ne savait pas encore trop où on allait. Greg nous a aidé à trouver notre son, notre style. On est resté ouverts à ses conseils, tout en restant nous-même, c’était un moment magique.
On dirait, de toute manière, que vous avez un côté anglais naturel, que ce soit au niveau des mélodies, des rythmiques ou de l’architecture des morceaux. Faire appel à Greg, c’était pour ajouter une british touch qui rendrait votre pop encore plus crédible ?
Stefan : Oui, même si on a enregistré en Suisse, Greg nous a apporté cette petite touche britannique qui nous manquait. Mais plus que dans le son, c’est surtout dans l’attitude, dans la manière de jouer, de s’approprier une chanson, de se considérer comme un groupe qu’il nous a fait progressé. Il nous a inculqué presque une nouvelle façon de vivre.
Mike : Je pense que sans Greg, l’album n’aurait pas du tout sonné pareil. Lui, s’intéresse à l’âme du musicien. C’est pour ça qu’il nous a enregistré dans les conditions du live. Alors que pour beaucoup, surtout en Suisse, d’ailleurs, un album réussi est un album où chaque piste a été retravaillée, pour être quasi parfaite, lui a préféré garder quelques petites imperfections, un glissement de doigt sur la corde de la guitare, par exemple. Ce qui fait qu’on sent qu’il y a quelqu’un derrière l’instrument, un peu de chaleur humaine.
Pour titiller votre côté anglais naturel, Blur ou Oasis ?
Stefan : Les deux. Parce que le groupe qui m’a donné envie de faire de la musique, c’est Oasis, avec leur premier album. Mais ensuite, j’ai l’impression qu’ils n’ont plus rien apporté et je me suis tourné vers Blur. Mais Crowded House est aussi une grande influence, pour moi, donc tu vois, on reste très ouvert.
Mike : Surtout que moi, par exemple, je n’ai écouté ni Blur, ni Oasis, à part un titre ou deux. De toute façon, aujourd’hui, on laisse un peu nos influences de côté. Le fil rouge, c’est la voix de Stefan et nous, avec le reste du groupe, on construit autour, on essaie des choses, on joue avec les sons. J’utilise par exemple une pédale disto sur ma basse, de temps en temps ou je me mets à la contrebasse.
Enregistrer avec Greg Haver, jouer à Montreux, au Paléo, au Blue Balls, à l’Eurosonic et même à Liverpool, vous l’avez fait. Quels sont les rêves de Marvin aujourd’hui ?
Stefan : Enregistrer un nouvel album ! Non, je plaisante, c’est bien trop tôt. Le grand rêve, ce serait surtout de sortir de la Suisse, en Allemagne ou en France, pour voir comment les gens réagissent.
Mike : Les rêves, de toute façon, on préfère ne pas trop en avoir. Ce n’est pas comme un boulanger qui, lui, sait qu’il va vendre ses pains. Nous, on ne sait pas si on va vendre des CD. Le but, c’est juste de pouvoir faire notre musique et de la partager avec le plus grand nombre.