pop-rock
Ben au Bus Palladium et à La Bellevilloise
Ben du Bus Palladium et de La Bellevilloise, Behind the bar 1
Comment on passe d’une soirée black (en rose) à une soirée clubbing (en black), avec Zamoua, WeeLye, Jesse Boykins III, Onra et quelques DJ bien trempés.
Bonsoir ! Qu’est-ce que j’vous sert ? Je m’appelle Ben, comme tous les barman (ils s’appellent tous Ben, beaucoup d’autres clichés sont vérifiables et oui, ils font tous ça pour l’éclate… et pour payer le loyer) et on va dire que je suis un homme… mais aussi une femme, j’ai toujours rêvé d’être un homme… et une femme, bref.
Entre le Bus Palladium et La Bellevilloise, après quelques shots, long island, mojitos et demis, je vous sert, tant que mes doigts trouvent le chemin du clavier, le récit de mes soirées sur fond de bon son.
Jeudi 8 décembre 2011
RAS, poste en salle au Bus (www.lebuspalladium.com), soirée resto bien calée mais bien remplie, petite honte vers la fin à chanter du Led Zepplin en nettoyant le fumoir alors qu’il restait encore Le renard des cuisines qui savourait son… Jack ! Mais surtout, dernière de Heavy Sansan qui part s’éclater autour du monde pendant 6 mois, hé ouais… Poste des tofs ma sœur !!! Donc je suis rentré avec des bouteilles de Perrier-à-mojito sous le bras (gratis ! merci chef Cosmo !), tranquillou, je rattrappe mon retard sur Hung après m’être farci les 3 saisons de Misfits en 2 nuits et demies (no life, looooser !) et j’ai lavé mon collant rose ! Parce que demain c’est soirée Bonga Tralala à La Belleviloise ! En fait c’est les Big Bang Gang et c’est tous les mois. Ça veut tout et rien dire à la fois, j’crois bien que c’est hip hop mais ça surprend toujours, enfin moi j’y connais rien mais j’ai décidé de rebondir sur une blague débile de mon chef rasta et de m’habiller entièrement de la couleur que je déteste le plus : le rose !
Vendredi 9 décembre 2011
Les soirées Big Bang Gang fêtaient leurs 5 ans et, contrairement à ce que j’eusse supputé, ce ne sont pas des soirées « foire à la saucisse » mais la célébration des black cultures à travers soul, afro-beat, hip-hop, reggea ou encore funk massive. Qu’est-ce que j’y foutait donc en total look rose ? On a tous en nous des souvenirs émus de soirées qui avaient mal commencées et qui s’étaient surprenablement bien terminées. Le contraire marche aussi.
Au début, la funk n’était pas trop massive. Dans son impeccable costard gris souris et chaussures beiges, le DJ (dont je n’arrive pas à retrouver le nom) a mixé classiques classy et petites pépites aux sons chauds. Des set impec qui ont accompagné les deux concerts au programme.
Le preum’s, c’était Zamoua, un artiste folk, soul, acoustic. « Après des jours, des mois, des années de silence et de musique que j’ai laissée vibrer au fond de mon âme… tout commence, ou plutôt re-commence! Car chaque chose en son temps…. Et le temps arrive quand on ne s’y attend pas ! Sur les traces d’un chemin déjà battu depuis plus de dix ans, je continue la route en explorant toutes mes identités imprégnées de vibes soul, folk, jazz, reggae, roots… je tisse la toile de mon univers. ». Ca c’est sa fiche info sur Facebook et ça c’est son, so vintage !!! Myspace (http://www.myspace.com/zamuamusic).
Très appliqué durant ses balances, toujours à chercher du regard l’approbation des deux barmaids qui coupaient citrons et effeuillaient menthe (et qui n’avaient aucune approbation à fournir), Zamoua m’a, perso, marqué par sa touffe, et sa voix, Ben Harpertesques. De toutes façons c’était soirées touffes. Et notre Zamoua a plutôt bien envoyé la soirée. Très en phase avec le public, en quelques titres, il est parvenu à nous faire chanter ses refrains comme si on étaient tous sous la même douche. Quand à ses cheveux : très doux et pleins de ressort, touchés et approuvés en lui servant un mojito quand… dans l’excitation grandissante, il laissa sa place sur scène à… l’Impératrice de la touffe afro ! Précédée de sa gigantesque auréole capillaire, dans la pénombre et l’attente fébrile, elle fit son entrée par la fosse, telle une Vénus sortant de sa palourde : WeeLye ! (http://vimeo.com/channels/weelye).
« Une touche de Folk/Pop, un soupçon de Soul, quelques notes de Jazz, comment classer cette artiste qui puise aussi son inspiration dans la musique de son enfance… Née dans une famille de musiciens à Kinshasa, WeeLye prend très tôt goût à la musique en écoutant sa tante chanteuse dans le fameux groupe de rumba congolaise Ok Jazz. ». Oui, oui, oui, mais c’est surtout, à elle toute seule : les Spice Girls version Belleville. Un caractère aussi fort que le diamètre de sa coiffure et une voix qui n’a rien à envier aux suceurs de glaçons et autres siffleurs de sky. Elle nous a tous mis dans sa poche dès les premières secondes, flirtant avec le public, son joueur de flûte traversière, et ses choristes (deux hommes qui se dandinent, c’est assez rare pour être apprécié). Une véritable macho-macho-girl aux influences clairement sub-sahariennes mais avec quelques saveurs country, péruviennes, et même pop british. Bref, une artiste qui fout une sacrée patate, qui possède une touffe impressionnante et surtout beaucoup de talents.
Soirée bien entamée, déjà la barre des 150 ti-punchs vendus, on a même eu le temps de prendre des poses lascives devant l’objectif d’un client pas très net avec Michel-Marcel (oui, j’ai un collègue qui s’appelle Michel-Marcel ; on a la classe ou on ne l’a pas). Hahaha, hihihi ! Youpla boum ! Ça rigole derrière le bar et tout d’un coup : cliente relou versus bartender rose monté sur ressorts. Bon, ça m’a bouffé le cerveau pendant 2h, j’étais plus dans le rythme donc je me suis cogné partout et sur toutes les zones du corps. Spéciale dédicasse à mon dos ! Une bonne blessure sur fond de traumatisme musculaire. Le pire, c’est que finalement on ne sent rien. Les autres petites douleurs font contrepoids et au final on ne sens plus son corps donc… on ne sent plus rien ! En plus j’ai une bosse sur le front. Pocahontas doit en avoir une pas mal aussi, c’est ça quand deux barman veulent se raconter un truc à l’oreille en même temps : un bon coup de boule des familles, mais en toute amitié ! Bref, la soirée Ultra Clubbing qui s’annonçait avait intérêt à commencer piano pour, elle, bien se terminer.
Samedi 10 décembre 2011
Youououltra cleueueueueBing !!! (traduction : soirée Ultra Clubbing avé la voix de DJ 2 000). Alors, fait rassurant, elle a commencé de manière assez… confuse, mais totalement under control. On est tous arrivé comme des fleurs (qu’avaient la tête dans le cul) en pensant avoir 3h pour se faire des réserves de citrons, menthe, sucre, gobelets, capotes… En fait on avait moins d’une heure pour être sur le pied de guerre car on avait pas fait gaffe qu’il y a avait un concert en première partie, surprise ! Donc c’est depuis la réserve-cagibi, planqués comme des Paki à manger des nouilles froides et à couper des citrons en se balançant des vannes, que Michel-Marcel et moi-même avons débuté notre soirée.
Deux-trois coupures générales de courant plus tard, histoire d’électrifier l’ambiance, nos postes ont roulés et j’ai fait la découverte de Jesse Boykins III. « Artiste montant de la nouvelle scène Soul américaine qui n’hésite pas à travailler avec des producteurs de la scène instrumentale et Electro Hip Hop, JESSE BOYKINS III s’est fait remarquer en 2008 avec son album The Beauty Created et ses collaborations avec le producteur Machine Drum qui fait partie de son live band. Le chanteur trendy, originaire de Chicago, a sorti cet été le EP Way of a Wayfare produit par l’anglais Gold Panda signé sur le label électro Ghostly International, prélude à son prochain album Love Apparratus. » (source labellevilloise.com).
Bon, hé bien c’était très bien. Pas excessivement révolutionnaire au début, mais un talent groovy certain sur ses titres plus rythmés. On aura vu, en live, à Paris, Bellevilloise Yo !, Jesse Boykins III avant qu’un gros producteur US à la Jay-Z ne lui fasse sortir un gros méchant tube à la Aloe Blacc (mais si ! « I need a dolla’, dolla’, a dolla’ izwhat I need, hé hé ! »). Et juste après lui, le sosie du binôme du groupe Justice ! Mais juste un type qui lui ressemble en fait, et juste de mon point de vue aussi.
« Bonsoir ! Merci d’être venus aussi nombreux, Bellevilloise, Paris, ça fait toujours plaisir de se sentir aimé dans sa propre ville ! » Ha ! Quelles belles paroles… Paris est magique ! et quel sourire ! Le gars trop dans son élément derrière ses platines, c’est son petit monde, il kiffe, il fait des grands gestes et il nous communique généreusement sa passion, c’est……… Onra !
Attention, je vais copier/coller des termes que je ne comprends pas moi-même (source labellevilloise.com) : « Onra, c’est le pseudo d’un beatmaker parisien qui voue depuis toujours une passion pour J Dilla et qui fait parler de lui dans la sphère hip-hop instrumentale depuis 2006 avec la sortie de Tribute, réalisé avec son ami et producteur Quetzal, puis de The Big Payback en collaboration avec le pianiste américain Byron. Mais c’est surtout grâce à son premier album solo Chinoiseries qu’Onra explose en 2007 avec le fameux morceau « The Anthem ». En 2008, Onra enchaîne avec une sélection au sein de la prestigieuse Red Bull Music Academy à Barcelone et parcourt le monde, de Los Angeles à Berlin en passant par Tokyo, muni de ses deux MPC-1000 pour des lives saisissants. Avec l’album « Long Distance » sorti il y a deux ans sur sur le label All City Records, Onra mélange à ses inspirations hip-hop, le funk et r’n’b des 80′s, tel un héritier français de la scène de Detroit et du Boogie Funk de Dâm-Funk. Depuis il tourne non stop à travers le monde en live et en dj set et s’est imposé comme une des valeurs sûres de la scène hiphop instrumentale que beaucoup appellent également beat scene. »
Perso, c’est en particulier sur ses chinoiseries que j’ai accroché, en plus il y avait pleins de faucilles et de marteaux qui se baladaient sur l’écran derrière lui. C’était divin ! J’avais l’impression d’être en rave party dans la province du Sichuan. Et vers la fin, un sosie de Sydney avec un palmier de dreadlocks planté au sommet du crâne, s’est ramené à ses côtés. C’était hip ! C’était hop ! C’était funky et en plus… il avait un tube dans la bouche relié à un clavier, et ça… c’est quand même bien la classe ! Je sais, mes critiques musicales sont des vides intersidérales. Sinon je me suis demandé si le client aux lunettes de soleil les portaient pour se la taper ou parce qu’il avait les yeux explosés. Hé bien après mûres réflexions, je me suis bien concentré sur la prépa de son mojito parce qu’en fait il était aveugle.
Allez hop, hop, hop ! 30 mn pour ranger la salle et recouper des citrons. Le bartender qui miaule du Britney Spears en changeant les fûts de bière ne s’y est pas trompé, et sur les premiers beat industriels du DJ (très bon ce soir, merci Bro ! Remember les Smith, yo !) c’est la mythique soirée Ultra Clubbing qui débuta. Ces soirées, c’est une grosse queue devant La Bellevilloise dès 22h30 (ça fait rêver, non ? En fait je parlais d’une file d’attente…), plus de 500 clubbeurs assoiffés de sons facilement reconnaissables et d’une bouche accueillante pour leurs propres langues. Ces soirées, ce sont des barmaids qui font des mojitos debout sur le bar, le cul tourné vers la piste de danse (ou carrément dans la figure du collègue et des clients). C’est le royaume des vodka-pomme-sirop de violette et autres gin-ananas sur fond de Gala, de Spice Girls et de Pink Floyd (ouais, la prochaine fois je tente le cocktail 2 Be 3, Francky Vincent et Led Zepplin).
Pas un pétage de plombs, pas un seul souci, des kilos de citrons en rab à la fin du service, quelques anglaises lubriques touchées par le syndrome « faut k’jme tape un barman ! », des gratteuses qui commandent des verres qu’elles se font payer par le premier gars lubrique posté à côté de leurs décoltés (ha c’est le jeu ma bonne Simone ! 20 mn de maquillage valent bien quelques cocktails, non ?) et un plat de pâtes froides sauvagement dégusté sur la machine à glaçons après le ménage. Une bien belle soirée, ma foi, et une bien belle fatigue aussi. Le 3ème Ricard de l’after a neutralisé mes derniers neurones en pleine conversation avec Pocahontas alors qu’on parlait de son enfance dans les Alpes. Je ne sais même pas si elle est Savoyarde ou Haute-Savoyarde, j’ai beugué après lui avoir parlé des 7 spermes différents retrouvés dans la sauce blanche d’un kebab de Chambéry.
Je tiens à dédicacer ce premier article à Stif qui m’a offert mon premier cadeau de Noël, à tous mes collègues du Bus Palladium et de La Bellevilloise, et à ma regretté chatte Nikita, RIP belle gosse ! Heu… et aussi un peu beaucoup à Fromthespring, une collègue bien courageuse qui est tombée pour la France ! Et aussi pour l’humour 😉 ! Voir la vidéo. (http://www.youtube.com/watch?v=A2XxBbQ-Bjk&feature=share)
Allez ! Sortez, profitez, éclatez-vous bien et n’oubliez pas : Cette année, sauvez le Noël d’un enfant : donnez des tips !
« After two thirty its time for the dirty ! » – Two Broke Girls