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Interview Peter Von Poehl
Interview Peter Von Poehl
La majeure partie de « May Day », le nouvel album de Peter Von Poehl a été confectionnée en plein coeur de la campagne suédoise, dans l’atelier de Christopher Lundquist ami et collaborateur depuis de nombreuses années. Pour plus de détails sur cet étrange conception, Zikeo.net est aller chercher quelques explications auprès Peter Von Poehl.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore Peter Von Poehl, qui sort son deuxième album : qui est Peter Von Poehl ? On sait qu’il vient de Suède, mais encore ?
Il vient de Suède. Il a pas mal bougé dans sa vie. Parfois, on ne sait plus qui on est et où on est. On parlait tout à l’heure de switcher de langue. Je pense que ça a pas mal joué dans mon parcours. La France, c’est une rencontre très importante pour moi. Je vais aussi à Berlin, et encore plus en Suède qu’avant.
Le premier album faisait référence à la Suède. C’était un peu le fantasme de ce pays. Tu as des attaches familiales là-bas ? Il faut dire que tes origines sont très partagées.
Oui, mon père est d’origine allemande, ma mère est Suédoise. Pour le premier album, je pensais faire quelque chose de très suédois, avec toutes mes références suédoises. Mais ça n’a pas marché du tout, les gens ont dit que ce n’était pas suédois ! Apparemment je ne connais pas si bien mon pays.
Que s’est-il passé quand tu es arrivé à Paris. Tu t’es mis au service d’autres artistes ?
J’ai eu une bourse de la Communauté Européenne pour les jeunes sans emploi. J’ai été gentiment invité par un certain Bertrand Burgalat à faire un stage dans son studio. Pendant plusieurs années, j’ai beaucoup travaillé avec lui sur des projets très divers, depuis l’écrivain Michel Hoellebecq jusqu’à Depeche Mode. J’étais au service des autres, j’ai écrit des chansons pour d’autres artistes. C’était une manière d’arriver à faire mes propres chansons.
En parlant de tes chansons, ça t’a pris du temps à faire ce premier album ?
C’était carrément atypique parce-que tu as sorti un 45 tours alors que beaucoup d’artistes pensent plutôt à répandre leur musique sur internet ! Je ne suis pas très au point là dessus. J’aime bien les bandes magnétiques, les vinyles, les 45 tours. Après, il faudrait que je me branche un peu plus sur la nouvelle technologie. A l’époque, j’ai fait un 45 tours du titre « Going to where the tea trees are », le titre de mon premier album. Au départ c’est parce que c’était ce qui coutait le moins cher à fabriquer. Je le vendais via internet, les gens le commandaient et j’allais à la poste l’envoyer. Le 45 tours s’est retrouvé sur une radio parisienne, Nova, qui a commencé à le jouer. Tout à coup, j’imagine que les gens l’ont écouté sur internet partout dans le monde parce que j’ai commencé à avoir des commandes de partout, notamment des Etats Unis et de Californie. Je ne comprenais pas trop pourquoi. Après, j’ai reçu un mail de quelqu’un qui jouait le 45 tours là bas. Il m’a demandé si je pouvais envoyer un CD parce que les 45 tours était usé…
Tu as beaucoup tourné. Tu as fait plus de 100 de concert. Tu as fait le compte ?
Non je n’ai pas fait le compte mais je devrais, ça pourrait être marrant. Mais j’en ai fait des centaines.
Et tu en a fait dans de petites salles. Tu as fait des premières parties en guitare solo. C’est ce qui t’a donné plus de forces sur ce deuxième album ? Le premier était intime et dans le second tu t’es ouvert ?
Ça a eu un impact dans la façon de créer la chanson. J’étais tout le temps en tournée. Je me retrouvais tout seul dans le bus, dans les hôtels, la loge. Je me baladais souvent avec une guitare. Et je pense que ça a beaucoup joué. On était toujours dans un contexte de concert donc je jouais les chansons tout de suite après. Il y avait ce sentiment que je l’écrivais pour quelqu’un. C’est la grande différence avec le premier album. Quelqu’un écoutait la chanson. C’est ce qui m’a le plus poussé à faire de nouvelles chansons.
Est-ce que parfois il faut lutter quand on est en première partie dans les pays anglo-saxons ? A Londres, c’est plus une sorte de rassemblement de potes où on boit des bières et où on parle fort non ?
C’est tout à fait ça. Ça donnait envie de faire plus de bruit pour se faire entendre, de chanter plus fort, mais avec des moyens un peu limités. Mais c’est quelque chose que j’ai essayé de faire.
Le deuxième album est plus pop. L’arrangement est vraiment très soigné.
C’est bien de donner cette impression. Je crois que c’est aussi peu soigné que le premier. Comme le premier album, ça a été fait un peu n‘importe comment. C’est le même copain qui joue tous les cuivres… C’était chaotique. Si ça donne un effet soigné je suis très content.
Que veux tu faire avec ce deuxième album ? Pourquoi écrire des chansons ?
Tout simplement, en faisant des concerts, j’avais envie de faire d’autres chansons pour pouvoir les jouer. C’était très pressant. Le premier disque, je l’ai fait dans mon coin. Je ne le faisais écouter à personne. Les thèmes étaient très centrés sur la même question, le fantasme de mon pays, qui a guidé tous les arrangements, les mélodies… Je pompais des chants de noël suédois… Sur le deuxième, ça venait plus naturellement. Il est plus ludique que le premier. Après, je pense que c’était plus compliqué à faire. C’est bien d’avoir cette liberté, d’avoir tout le temps pour faire les chansons. Pour le deuxième album, ce n’était pas du tout le cas. Je rentrais des concerts et j’allais tout de suite enregistrer. Il fallait finir à temps. Cette structure autour, je n’en avais pas l’habitude. Je me rends compte que parfois ce n’était pas très facile à gérer.
En écoutant certains morceaux, je trouve qu’il y a un côté Sergent Pepper.
C’est très flatteur.
Il y a un côté très orchestré, joyeux.
J’étais tout le temps dans un contexte de concert. A la base, la musique est quelque chose qui se partage. Je ne suis pas très « Ipod » dans ma manière d’écouter de la musique. Donc il était plus pressant de la montrer.