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Madness The Liberty of Norton Folgate

Madness The liberty of Norton Folgate

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Ce n’est pas l’éternel retour de Madness auquel on assiste, il s’agit du retour de Madness. Entre temps la musique du groupe n’a pas cessé d’irriguer le meilleur de la pop exportée depuis l’Angleterre, de Blur à Lily Allen en passant par Kaiser Chiefs. Mais aujourd’hui, Madness reprend la main, tenant ici son meilleur album depuis « The Rise and fall ».

« The Liberty of Norton Folgate » est un disque concept entièrement consacré à leur ville fétiche, ce Londres dont chaque artère semble passer à travers leur corps et appartenir à leurs chromosomes. We’re London, clame en toute simplicité l’un des titres, et personne ne songerait à discuter telle évidence. Pour ce retour fracassant, le groupe a retrouvé ses producteurs légendaires, Clive Langer et Alan Winstanley. Il a surtout retrouvé la fougue de sa jeunesse – Forever young, ne ment pas le premier single, la virtuosité mélodique, les orchestrations tourbillonnantes et la sève romanesque de ses plus grandes épopées. Cerise sur le gâteau : au lieu se contenter d’empiler les chansons parmi les 23 enregistrées pour l’occasion, Madness a choisi d’articuler ce nouvel album comme un véritable opéra pop qui nous entraîne dans l’un des quartiers disparus du Londres exubérant de la fin du dix neuvième siècle.

Aujourd’hui transformé en vulgaire bretelle d’asphalte et de béton reliant le Nord Ouest des commerçants de la City des spéculateurs, Norton Folgate fut autrefois un lieu autonome du reste de Londres (d’où The Liberty of…) où résidaient artistes de théâtre et jouisseurs en tout genre, qui cultivaient en cette enclave leur distinction et leur humour perfide. Ce portrait historique, qui s’étire en une fresque époustouflante clôturant l’album, peut sans peine servir de miroir à la propre distinction de Madness, groupe épicurien dont on n’est pas mécontent de retrouver la fameuse recette à base de Sugar and spice. Miraculeusement préservés de l’épreuve du temps, les arômes qui firent leur réputation internationale rejaillissent ici à travers une farandole de chansons déjà promises à devenir des classiques, et la plupart pouvant sortir en single.

Sur On the town, en duo avec Rhoda Dakar, la voix légendaire de The Special AKA, Madness renoue même avec le ska cinglant des années Two-Tone, alors que Rainbows semble avoir surgi dans le jardin de Our house et que That close incarne le surlendemain de Tomorrow’s just another day. Aujourd’hui n’est pourtant pas un jour comme les autres : pour célébrer ses trente ans de carrière, Madness a décidé d’avoir vingt ans à nouveau. Et de revenir flambant neuf.

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