pop-rock
Franco Battiato Fleurs 2
Franco Battiato Fleurs 2
Un bouquet de chansons graves et radieuses, un bouquet de chansons aux couleurs soutenues et profondes. Le classique « It’s Five O’Clock » d’Aphrodite’s Child, une interprétation troublante de Et maintenant de Gilbert Bécaud, un duo en italien avec Antony Hegarty d’Antony & the Johnsons, la version italienne de « Plus je t’entends » d’Alain Barrière… Fleurs 2 est un bouquet de chansons que Franco Battiato offre avec le sourire en coin de l’amant fidèle sachant la valeur du cadeau qu’il apporte.
S’il fallait lui trouver un équivalent français, il faudrait un kaléidoscope de références : la palette musicale d’un William Sheller, l’exigence poétique d’un Alain Souchon, la grâce mélodique d’un Julien Clerc… L’avant-gardiste rock et électro Jim O’Rourke parle de lui avec admiration tandis que les disquaires se frottent les mains à chaque nouvelle sortie d’album. En Italie, depuis les années 80, il a vendu des millions d’albums et Fleurs 2 y est déjà double platine depuis sa sortie en novembre 2008…
Avant Fleurs 2, il y a eu Fleurs, en 1999. Une première promenade parmi ses chansons préférées, qui révèle l’ampleur de son univers personnel avec, notamment des versions italiennes de « La Chanson des vieux amants » de Jacques Brel, « Et moi dans mon coin » de Charles Aznavour et « Que reste-t-il de nos amours » de Charles Trenet, mais aussi « Ruby Tuesday » des Rolling Stones et « J’entends siffler le train » de Richard Anthony en versions originales. L’album est couronné du prix Tenco du meilleur interprète – l’équivalent italien d’une Victoire de la musique. En 2002, Battiato sort Fleurs 3 (oui, il dynamite aussi l’ordre des nombres), avec notamment une version italienne d' »Avec le temps » de Léo Ferré et le lied de Richard Strauss « Beim Schlafengehen ».
Fleurs 2 est donc une nouvelle récidive, semée de surprises et d’audaces. Il reprend en français « Il venait d’avoir dix-huit ans » de Dalida et se lance dans un duo extraordinairement soul avec Anne Ducros, chanteuse de jazz française, sur « Sitting On The Dock Of The Bay » d’Otis Redding… Chanson italienne ? Pop internationale ? Il y a là, à la fois, l’inimitable classe d’un des plus grands interprètes européens et ce petit quelque chose d’universel qui transcende toute barrière de langue. Une force et une présence comme on rencontre toujours trop peu. Damnées frontières…