Depuis sa naissance en Algérie où elle a vécu jusqu’à l’âge de dix huit ans, Zaho a pu mesurer la difficulté d’avoir des rêves et une sensibilité artistique.
En toute sincérité, le R’n’B, ce n’est pas mon truc. Moi, je préfère de loin le pop-rock made in England. Mais il y a chez la belle Zaho, quelque chose qui m’a attiré. J’avais réellement envie d’écouter ce qu’elle avait à offrir, après son single, devenu incontournable en quelques semaines, C’est chelou. Déjà ce titre traînait dans mon esprit après l’avoir écouté une fois. Les rythmiques, la musicalité mais avant tout les paroles… On sent derrière un vrai travail d’auteur. Je me positionne bien évidemment dans le domaine R’n’B, je ne dis pas que ce sont des paroles très profondes comme pourraient offrir des artistes, classés dans cette fameuse catégorie « scène française ». Il y a de l’imagination, de la créativité chez Zaho. D’ailleurs, elle le confirme dans son album « Dima » et notamment sur les titres La roue tourne et Incomprise. On comprend vite que cette jeune femme, née en Algérie il ya 28 ans, a grandi en écoutant une diversité de styles de musique, comme Francis Cabrel, Idir (référence en Kabylie) ou encore Tracy Chapman. Elle n’en oublie pas ses racines arabes, avec des paroles dans sa langue natale, et cela est très louable. Son opus est un mix de toutes ces influences, entre pop, rap et soul, qui permet à Zaho de se démarquer d’une scène R’n’B trop aseptisée.
Seule fausse note pour nous petits Frenchies, qui pouvions se targuer d’apporter quelque chose de neuf, Zaho est Canadienne… On se consolera en se disant qu’elle est la nouvelle princesse du r’n’b francophone! Bref, une artiste à suivre et à écouter sans modération. On en deviendrait presqu’addict…