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Rencontre avec Hip-Hopnotist et Squidrick des Puppetmastaz

Rencontre du troisième type

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Rencontre avec Hip-Hopnotist et Squidrick des Puppetmastaz 4

Les Puppetmastaz sont de retour et débarquent plus remontés que jamais avec la ferme intention d’en découdre. La preuve, leur sixième album studio s’appelle The Takeover. Mais qui sont-ils ? Qui se cache derrière cette trentaine de marionnettes en forme de bestioles crasseuses et déjantées qui se la jouent bad boys avec un flow à faire pâlir d’envie les plus grosses pointures du rap US ?

Bien heureux celui qui aura la réponse à ces interrogations, car au contraire de leurs homologues anglais de Gorillaz, les allemands de Puppetmastaz aiment cultiver le mystère. A se demander si, de temps en temps, ils tombent le masque. Et si leurs beats funky, leurs nappes electro-disco ou leurs textes sont sincères, les personnages, eux, cultivent le burlesque et le second degré en permanence. La preuve avec Max et Pascal, qui répondent aux interviews uniquement avec leur « puppet » Hip-Hopnotist et Squidrick. Morceaux choisis.

Les marionnettes sont-elles des personnages à part entière ou le prolongement de l’homme, dans le groupe ?
Hip-Hopnotist : Les humains, que nous appelons les sneaker-boot, font toutes les choses que nous, marionnettes, ne voulons pas faire, comme par exemple les roady, les soundcheck, la nourriture. Toutes les filles, par contre, c’est pour nous, parce que nous, les « puppets », sommes les « masters » et pas les humains. Tu vas dire que nous sommes prétentieux, car ce sont les humains qui nous contrôlent. Mais par exemple, est-ce que c’est l’homme qui conduit la voiture ou la voiture qui conduit l’homme, en réalité ? Tu crois que c’est toi qui conduis, mais y as-tu déjà réellement pensé ?
Squidrick : Moi je dirais que c’est plutôt comme un chevalier qui pense que c’est lui qui monte le cheval, alors que le cheval, lui, pense que c’est lui qui emmène le chevalier. Et puis parfois, aussi, il peut se passer plein de choses entre le cheval et le chevalier…

Techniquement, alors, comment cohabitent les humains et les « puppets » sur scène ?
Hip-Hopnotist :
Nous sommes sur scène et les humains sont cachés, car ce serait humiliant pour eux que tout le monde voit que nous sommes assis sur eux. Sinon, nous avons des petits micros, des Micros Puppets, et l’un d’entre nous appuie sur le bouton « play » pour lancer les CD d’instru. Les sneaker-boot peuvent apparaître, sur scène, quand nous disparaissons, mais pour quelques minutes seulement.

D’où est venue l’idée d’ajouter des marionnettes à ce projet hip-hop ? Pourquoi ne pas être apparus en tant qu’humains, comme n’importe quel autre groupe ?
Squidrick : Je te préviens, maintenant que nous t’avons dévoilé certains de nos secrets, il faut arrêter avec ce genre de questions. J’espère que tu ne reviendras plus sur l’existence des humains dans ce groupe.
Hip-Hopnotist : Squidrick a raison, mais je vais tout de même te répondre. Il y a assez de groupes d’humains dans le monde. C’est vrai, je ne vois pas de groupes d’animaux, par exemple, ou de groupe de « fraggle rock » ! Nous nous devions donc de les représenter, car ils sont restés dans l’ombre bien trop longtemps, considérés comme des batards. C’était notre devoir de les aider à sortir des bas fonds pour qu’ils prennent leur revanche. Nous sommes des créatures dandy qui vont mélanger les peuples.

Avec Takeover, les Puppetmastaz sortent du bois, ça y est, c’est la révolution ?
Squidrick :
C’est surtout le monde du hip-hop que nous allons révolutionner. Le hip-hop va mourir quand les marionnettes se seront soulevées. Mais je te rassure, ce sera une mort douce et rapide, comme un coup de feu, sans effets spéciaux.

Et sinon, qu’apporte-t-il comme nouveautés, ce nouvel album ?
Hip-Hopnotist :
Des nouveaux « beats », des rimes nouvelles, de nouveaux personnages et beaucoup de nouvelles collaborations, notamment avec Jamie Lidell, Gonzales ou Jane Birkin. C’est étonnant, d’ailleurs, qu’elle ait accepté de participer à cet album. On lui a dit, pourtant, « Jane, tu es sûre que tu veux faire ça ? Tu sais, il y a un requin dans le groupe, une grenouille, tout ça… »

Et elle n’a pas eu peur ?
Hip-Hopnotist : Mais pourquoi cette question, nous ne sommes pas si gros que ça ! Nous sommes petits et mignons, moi, je trouve. Nous sommes beaucoup de fraggles, mais sommes-nous si effrayants ?

Disons que vous êtes différents…
Squidrick : Et alors, elle aussi, non ? Tu sais, elle n’a pas plus le physique de ses 20 ans. Au contraire, elle n’a pas pu résister à mon charme ! Nous sommes des marionnettes psychédéliques, lookées hip-hop et quand je lui ai dit « Hey ! Birkini, take off your bikini ! » Elle était complètement dépossédée de ses moyens. Quant à Gonzales, il a participé à notre album mais à présent il fait nos premières parties. Il fait également tout ce qu’on ne veut pas faire. Comme les interview, par exemple. Bon, aujourd’hui ça va, je suis de bonne humeur, mais sinon, j’appelle Gonzo, je lui dis de venir à ma place, et il me répond « pour les puppets je ferais n’importe quoi ».

C’est important pour les Puppetmastaz, ces collaborations, ces featuring, ces rencontres ?
Squidrick :
Evidemment, c’est comme ça qu’on fait rentrer l’argent. Que ce soit à Jamie Lidell, Jane Birkin ou à Gonzales. On leur dit de chanter de telle façon. Ça fait 5.000 dollars ? Pas de problème !

Ce serait moins cher de sampler, finalement, non ?
Hip-Hopnotist :
Nous avons déjà eu recours au « sampling », quand nous débutions dans le hip-hop, mais pour moi, c’est une forme de piratage. Et puis aujourd’hui c’est devenu difficile de sampler, avec toutes ces lois sur les droits d’auteurs. C’est pour ça qu’on a besoin, aujourd’hui, des originaux, Jane, Jamie, Gonzo. Sinon il y a aussi Miss Peggy qui apparaît dans la 4e plage de l’album, elle était dehors en train de tondre la pelouse. On ne peut pas vraiment l’entendre, mais son esprit était avec nous, ça compte.
Squidrick : Je précise aussi que Jamie Lidell et Jane Birkin n’ont pas vraiment participé à cet album. J’ai dit ça pour nous faire un peu de publicité, on est bien d’accord… Tu l’as écouté ou pas, cet album ?

Bien-sûr, mais j’ai préféré le précédent…
Squidrick : C’est normal. L’album Creature Shock Radio, c’est un peu comme un vieil ami, tu le connais bien. Le nouvel album c’est comme le sexe de ta nouvelle copine, il te faut un peu de temps pour t’y habituer, t’y sentir bien mais au final, tu verras, tu y prendras plus de plaisir.
Dernier album des Puppetmastaz : The Takeover (sortie 27 octobre 2008)

PUPPETMASTAZ EN CONCERT :

mercredi 19 novembre
Gaswerk – Winterthur
jeudi 20 novembreChessu / Coupole – Biel
vendredi 21 novembreLes Docks – Lausanne
jeudi 27 novembreNouveau Casino – Paris
vendredi 28 novembreNouveau Casino – Paris
samedi 29 novembreNouveau Casino – Paris
lundi 1e décembreNinkasi – Lyon
mardi 2 décembreCabaret Aléatoire – Marseille
mercredi 3 décembreMarionnettissimo – Foyer Communal Panouse – Tournefeuille
jeudi 4 décembre4 Sans – Bordeaux
samedi 6 décembreAntipode – Rennes

LES ALBUMS DES PUPPETMASTAZ SONT DIPSONIBLES ICI

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