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Ruas le nouvel album de Misia
Le nouvel album de Misia
Ruas, le nouvel album de Misia se présente comme un diptyque, en deux albums : Lisboarium et &Tourists.
Dans Lisboarium, Misia rêve Lisbonne de loin, un songe colorisé de saudade car cela fait maintenant trois ans qu’elle vit à Paris. Lisboarium est un inventaire poétique et subjectif de la ville à travers un choix de musiques et de poèmes qui la mettent en scène, la racontent ou l’intimisent. Une dominante de fados, avec cependant deux regards vers d’autres musiques qui font partie des sonorités de la ville : les Marchas de Lisboa (parades des quartiers) ou en interprétant une morna (Joana Rosa) mélopée capverdienne si proche du fado par le thème de ses chants.
&Tourists est l’album des voyages qui, pendant vingt ans, ont construit la sensibilité musicale de Misia. C’est aussi un album qui réunit les œuvres d’artistes issus de toutes les esthétiques musicales, même les plus inattendues, des écorchés vifs, de grands blessés de l’existence, avec lesquels elle partage la même relation tragique avec la vie et la musique.
Qu’il s’agisse de Nine Inch Nails (« Hurt »), de Joy Division (« Love Will Tear Us Apart »), du flamenco de Camaron de la Isla (« Como El Agua »), de Barbara (« Attendez que ma joie revienne ») ou de Dalida (« Pour ne pas vivre seul »), de Cuco Sanchez (« Fallaste Corazon »), d’Avion Travel (« Era De Maggio ») qui intervient le temps d’une chanson napolitaine, qu’ils soient présents concrètement lors de duos (Agnès Jaoui, le joueur de ney Kudsi Erguner, l’accordéoniste Daniel Mille), ou qu’il s’agisse de mélodies empruntées à leur répertoire, Misia, en investissant des territoires où existent les mêmes sentiments que dans le fado, gravit une marche supplémentaire sur le chemin qu’elle s’est tracé et nous rappelle que s’il y a une infinité de genres musicaux, il n’est finalement qu’un chant, celui de l’âme. Et il est universel.