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Montreux Jazz Festival 2015 : Une édition collector !
Montreux Jazz Festival 2015 : une édition paradisiaque
Baignée dans la grande chaleur estivale, cette 49e édition du Montreux Jazz Festival, particulièrement fluide, a suscité l’engouement du public et des artistes. En atteignant l’équilibre budgétaire et une fréquentation de 240’000 personnes, le Festival met sereinement le cap vers son 50e anniversaire, en 2016.
Après 16 jours d’électricité musicale, la 49e édition du Montreux Jazz Festival restera marquée par un soleil aussi indéfectible que le public, avec une affluence estimée à environ 240’000 festivaliers, retrouvant ainsi la tendance de 2013. Avec 92’000 billets vendus et un bilan très positif, l’exercice budgétaire est aujourd’hui atteint. Les trois salles principales comme les scènes gratuites n’ont pas désempli. En 2015, le Festival peut affirmer une forme d’intégration générale de sa formule actuelle par le public, depuis les changements structurels opérés en 2013.
En outre, c’est une sorte de douceur, de quiétude festive installée dans le plus bel été que l’on pouvait observer sur les scènes, dans les salles, ou sur les quais. La réceptivité du public face à la programmation de cette 49e édition semble confirmer davantage encore l’ancrage identitaire du Festival dans le mélange des genres et des générations musicales: les duos historiques et complices ont su rassembler et convaincre; des productions d’envergure maîtrisées ont contrasté avec des formations artistiques plongées dans la plus grande intimité; et puis, notamment au Montreux Jazz Lab, la fraîcheur d’une nouvelle génération d’artistes fortement représentée à laquelle le Festival est particulièrement attentif.
Cette 49e édition dénote également du fait qu’à Montreux l’héritage fait sans arrêt écho à l’actualité musicale. Les artistes peuvent profiter d’un terrain de jeu fertile, un endroit familier de retrouvailles, de rencontres et d’improvisation, toutes générations confondues comme John McLaughlin invité par Santana sur scène; le beatmaker Fakear conviant la jeune anglaise Rae Morris sur un morceau de son concert au Montreux Jazz Lab. Les jam sessions, reines jusqu’à 5 heures du matin, ont vu défiler des artistes programmés tels qu’Avishai Cohen, The NPG Hornz, les musiciens de Dianne Reeves et du duo Tony Bennett & Lady Gaga, ou encore une rencontre entre les Kooks et alt-J. De l’aveu même de Steve Lukather (Toto) de souligner: » This is exactly why I love Montreux: it is because I can meet all my friends. »
À cet égard, Quincy Jones, présent pendant la quasi totalité du Festival, a tenu à présenter régulièrement ses amis artistes ainsi que de jeunes talents qu’il a eu à cœur de porter personnellement auprès du public.
Les artistes ont souvent évoqué pendant ces 16 jours l’attention portée à l’accueil, héritage de son fondateur, qui se perpétue naturellement. Le Chalet de Claude Nobs, à Caux, en est l’une des incarnations: cette année, davantage d’artistes sont restés plusieurs jours à Montreux, prenant le temps de monter s’imprégner de l’histoire des lieux en trouvant un peu de tranquillité sur leurs tournées. Sam Smith, découvrant là-haut quelques archives de concerts, a soudain décidé, à l’instar de Marvin Gaye à une autre époque, qu’il fallait que son concert soit lui aussi enregistré.
L’horizon de cet événement en préparation a teinté les échanges et les discussions lors de cette 49e édition. Pendant que certains artistes manifestent eux-mêmes leur souhait de venir y prendre part, le Festival travaille sur les activités et les projets artistiques imaginés pour célébrer ce passage symbolique vers un avenir imprégné par un demi-siècle d’histoire de la musique live.