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Trombone Shorty : Parking Lot Symphony
Parking Lot Symphony : le nouvel album de Trombone Shorty
Quatre ans après « Say That to Say This », l’incroyable Trombone Shorty est de retour avec un nouvel album baptisé « Parking Lot Symphony », à paraître le 24 avril prochain.
Certes, « Parking Lot Symphony » s’ouvre sur un chant funèbre mais ne vous y trompez pas : le nouvel album du célèbre chanteur, songwriter et tromboniste Troy Andrews, plus connu sous le nom de Trombone Shorty, n’a rien d’une longue complainte. Si l’artiste a choisi d’entamer ce disque en célébrant ses racines avec ce magnifique morceau de soul néo- orléanaise, intitulé Laveau Dirge No. 1 en l’honneur d’une des plus célèbres prêtresses vaudou de l’histoire de la Nouvelle- Orléans, c’est pour ensuite s’aventurer dans des directions totalement différentes sur le reste de l’album.
Comme son titre le laisse deviner, « Parking Lot Symphony » est un disque aux sonorités infiniment variées, où l’on ne s’étonnera pas de voir le fracas d’une fanfare faire place à un titre de funk torride, et un blues à la beauté déchirante côtoyer un morceau de hip-hop bravache. L’extraordinaire qualité de l’interprétation assure l’unité de cet ensemble a priori hétéroclite, illustrant de la plus belle des manières ce qu’aime à rappeler Troy Andrews : dans les moments difficiles, « la musique est un facteur d’unité ».
Pour « Parking Lot Symphony », son premier album sur Blue Note Records, Troy Andrews s’est attaché les services du célèbre producteur Chris Seefried (Andra Day, Fitz and the Tantrums) et a collaboré avec des compositeurs et des musiciens aussi différents que ceux d’Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, des Meters, de Better Than Ezra ou encore de Dumpstaphunk. C’est toutefois seul chez lui que l’artiste a commencé à imaginer ce nouvel album.
Deux reprises figurent sur ce nouvel album. Dans les deux cas, Troy Andrews a jeté son dévolu sur de véritables trésors cachés de la musique néo-orléanaise. Son interprétation follement sexy de Here Comes the Girls, chanson d’Allen Toussaint enregistrée en 1970 par Ernie K-Doe, ne déparerait pas sur le dernier album de Bruno Mars. Quant à sa version du titre It Ain’t No Use des Meters où des chœurs déchirants s’entrelacent à la ligne de guitare jouée par Leo Nocentelli lui-même, elle donne à l’auditeur l’impression d’être plongé au beau milieu d’un concert jazz-soul de folie.
Après trois albums sous le nom de Trombone Shorty et d’innombrables collaborations l’appétit insatiable de Troy pour les musiques les plus diverses est une véritable passion qui éclate au grand jour sur « Parking Lot Symphony ». Co-écrit avec Aloe Blacc, Familiar semble par exemple donner naissance à un nouveau genre musical (le trap-funk ?), Troy Andrews laissant s’exprimer le R.Kelly qui sommeille en lui afin de séduire un amour de jeunesse. L’instrumental Tripped Out Slim (nommé en hommage à un vieil ami de sa famille récemment disparu) malmène un thème évoquant fortement celui de la Panthère rose pour finalement donner naissance à un morceau sur lequel on imagine sans difficulté se pavaner James Brown. A l’écoute de Where It At ?, composée avec Kevin Griffin de Better Than Ezra, on discerne parfois des sonorités qui ne sont pas sans rappeler la pop du début des années 2000.
La voix de Troy Andrews sonne mieux que jamais sur ce nouvel album (ce dont l’artiste attribue tout le mérite à Chris Seefried), un constat qui n’a rien d’anecdotique, « Parking Lot Symphony » étant sûrement le disque sur lequel l’artiste se met le plus à nu.
Label : Blue Note
Date de sortie : 24 avril 2017