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Deen Burbigo s’offre un très grand cru à Lyon

Carton plein pour Deen Burbigo au Transbordeur

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Si on a attendu longtemps Grand Cru, le premier album de Deen Burbigo, en trépignant d’impatience pour savoir s’il passait le crash test, l’artiste a célébré cet album très réussi au Transbordeur de Lyon, ce vendredi, devant un public légion et hystérique.

Les soirées ont parfois ce petit quelque chose en plus qui les inscrit dans le Quid de l’année d’une ville. Des événements au line-up équilibré, faisant preuve d’une réelle montée en puissance, et au public qui s’est levé d’un pied excellent pour répéter toutes ses tracks assidument.

Le concert de Deen Burbigo s’est ouvert sur le warm-up de WILL.8 qui a capté un public casquetté, jeune et homogène, avec des sons frais couplés aux nouveaux classiques US. Le public estampillé des logos de L’Entourage, de Seine Zoo et de Don Dada est venu tôt. La motivation de ce peuple juvénile parlait d’elle-même puisqu’environ une semaine avant le concert, le Club Transbo affichait complet. L’événement transféré au Transbordeur a atteint sa jauge sans difficulté.

A la croisée de la tradition, du renouveau actuel et d’un futur pas si lointain, Take a Mic a assuré une première partie de qualité qui a commencé en un fracas, retentissant, brut et puissant. Il a réaffirmé à une foule avertie de ses deux récents projets et fondue de ses basses, qu’il était bel et bien l’une de ces rares perles du rap français qui sera portée loin par le vent, en poursuivant ce travail méconnaissant la relâche.

Après s’être demandé, au tournant, si Deen Burbigo parlerait toujours autant de bouffe de son timbre enjôleur dans son premier album, l’artiste convainc de son Grand Cru nourri d’influences variées, dans l’air du temps, avec un soucis du moindre détail digne de l’obsession.

Un projet complet, au-delà de la sphère musicale, abouti et soigné qu’on ne regrette pas d’avoir espéré, et qu’il faut nécessairement voir en concert pour l’apprécier pleinement. Le marseillais à Paris ouvre son set sur son titre On y va, dont l’énergie confirme à l’assistance que le concert rejoindra ses cousins immortalisés dans les archives.

Hormis ce qu’incarne son blase pour la relève du rap, Deen Burbigo assume d’être un artiste en quête d’épanouissement, qui n’hésite pas un instant à toucher à tout, et qui développe son instinct esthétique sous l’égide du perfectionnisme.

Cette tournée est marquée par une mise en scène très visuelle, très calibrée, notamment à la vue de l’uniforme et des postures des backeurs étudiées au centimètre près. Avec une diction claire, Deen Burbigo a pleinement assuré sa tracklist, ponctuée de sons plus anciens qui n’ont pris aucune ride d’expression, parsemée de moments pour ses gars, tout en étant chouchouté par un public qui porte dans un monde fort fort lointain l’écho du back.

Alternant phases conscientes aux images pêchues, choses que tout le monde sait mais dites avec originalité, second degrés aux interprétations multiples et touches chantées, l’artiste commence à ancrer solidement son identité dans le panorama sonore.

Bien que supporté sans grand encombre par un Eff Gee de temps en temps gauche, au franc-parler comme un poil de duvet sur la soupe de mamie, Deen Burbigo fait état de ces qualités – la cohérence, le talent, l’humanité – qui devraient à terme l’emmener à toucher des publics plus diversifiés, plus éclectiques, et qu’il réussirait à fédérer.

LES ALBUMS DE DEEN BURBIGO SONT DISPONIBLES SUR ITUNES ET AMAZON

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