rap-rnb
GROUNDATION Here I Am
Here I Am
Voici enfin le sixième album du combo californien Groundation intitulé « Here I Am » qui continue d’assoire la légende du groupe de reggae le plus atypique de ces dernières années.
En 2009 Groundation redonne signe de vie discographique avec ce nouvel album « Here I am ». C’est la plus longue attente entre deux albums pour le groupe, qui n’a pourtant pas chômé entre temps et qui a enchainé les tournées. Harrison Stafford et Marcus Urani profitent également de cette accalmie pour livrer un side-project « Rockamovya » en compagnie du batteur jamaïcain Leroy Wallace.
Une attente longue, mais qui valait largement la peine de patienter. L’album « Here I Am » est un nouveau pas décisif dans la carrière de Groundation. On y devine un groupe mature, nourri par ses années passés sur les routes mélant ses multiples rencontres avec ses fans et d’autres musiciens. Pour l’occasion, le groupe accueille une nouvelle choriste, Stephanie Wallace, qui, avec son amie Kim Pommel, offre au groupe ses premiers leads vocaux féminins, ce qui n’a rien d’anecdotique. Cette participation de ces deux choristes au lead s’inscrit dans une volonté du groupe de se réaffirmer comme une formation à part entière, alors qu’il a longtemps été cantonné à la seul voix d’Harrison Stafford. Comme il le rappelle lui même, écouter Groundation ne signifie pas que vous n’entendrez chanter que lui. Il y aura plein de voix, Stéphanie, Kim, les membres originelles des Congos ou bien encore Pablo Moses. Le dernier morceau, c’est huit chanteurs en même temps.
Sur le morceau Time Come, Harrison se contente d’assurer les backs, faisant place à la formation originelle des Congos, groupe jamaïcain mythique à qui l’on doit « Heart of The Congos ». Ainsi, une plus grande place est laissée aux musiciens, le long de compositions mettant plus que jamais en avant les tendances jazz et dub du groupe.
Sur cet album, il y a le premier morceau instrumental de l’histoire de Groundation. Un travail nourri de feeling et d’improvisation comme se plait à le rappeler Marcus Urani.
Les textes du groupe n’ont jamais été aussi proches de la réalité, s’attaquant avec virulence au système de Babylone puisqu’il s’est passé beaucoup de choses en Amérique depuis le dernier album. D’ailleurs il est plein d’énergie et d’espoir pour le futur. Mais c’est aussi une critique de Babylone et une représentation de la folie qui nous entoure, nourrie de leurs tournées et de leurs rencontres détaille Harrison Stafford.
Le titre de l’album, ainsi que sa pochette, font référence, à travers les différentes significations du « I » qui signifie l’unité chez les rastas ou l’œil en phonétique qui rappellent les différents niveaux de lectures de la musique ou des événements.
Les neufs membres du groupe insistent lourdement sur l’ère nouvelle qu’ouvre l’album « Here I am » dans leur carrière. Une ère qui se dévoile dès le très jazzy Run the Plan d’introduction, et qui s’ouvre doucement tout au long de cet album inspiré avant de se faire quelques fois épique le temps d’une envolée instrumentale ou d’harmonies soyeuses.
Groundation continue donc de forger sa légende à la force de ses compositions pour le plus grand plaisir des fans de reggae du monde entier. Plus qu’un groupe, Groundation est dores et déjà une référence.