Télé / Cinéma
Interview Audrey Fleurot
La comédienne se confie sur les coulisses de la 4ème saison de la série à succès de TF1.
A la fin de la 3ème saison de la série HPI, Morgane apprenait par hasard qu’elle était enceinte. Une nouvelle qui s’accompagnait inévitablement d’une question : qui était le père ? Audrey Fleurot nous en dit plus sur cette saison inédite très attendue.
Cette 4e saison a-t-elle été à la hauteur de vos attentes ?
Je suis contente car les premiers épisodes que nous avons tournés sont très réussis. Il y a un super dosage d’humour et d’émotion, mais aussi une liberté qui nous permet, par exemple, de faire un épisode sur 3 périodes historique. Avoir cette opportunité est assez rare. Chaque fois, la gageure est d’arriver à conserver les fondamentaux de la série tout en renouvelant la forme pour continuer à étonner le public… et nous-mêmes ! On aime placer Morgane dans des situations impossibles et l’observer se débattre. Tout au long de l’année, nous faisons des brainstormings pour réfléchir à ce qu’on lui souhaite… ou pas ! Et pour ce personnage libre et tellement peu consensuel, nous ne voulons surtout pas d’une situation normative. On a envie qu’elle réinvente la famille, le boulot… C’est plus compliqué maintenant qu’elle a un travail dans lequel elle est reconnue, une maison… Mais elle doit continuer à incarner cette France qui galère, et notamment les mères célibataires. Les auteurs ont fait un super boulot et elle se retrouve une nouvelle fois dans des situations impossibles !
A la fin de la saison précédente, Morgane apprenait sa grossesse. Comment va-t-elle gérer cette situation ?
Mal évidemment ! Elle attend son 4e enfant et pourtant, elle se comporte comme une fille de 15 ans ! Dans cette saison, j’ai adoré l’inversion du rapport enfant/adulte. Sa fille et son fils n’ont aucune envie qu’elle garde ce bébé et ils se mettent en quête de savoir où elle pourrait avorter, ce que je trouve assez politiquement incorrect ! Ensuite, ils veulent absolument découvrir qui est le père… uniquement pour lui soutirer de l’argent ! C’est quand même d’une élégance folle ! Evidemment de son côté, Morgane n’a aucune envie d’annoncer la nouvelle aux trois pères potentiels, d’autant qu’il s’agit d’histoires foireuses entre Karadec qui ne se souvient plus avoir couché avec elle, David qui était suspect dans une enquête et Timothée pour lequel elle n’éprouvait aucun sentiment. Raisonnablement, elle sait qu’elle n’est pas en situation d’avoir un autre enfant. Mais on sent que fondamentalement, cette femme aime la maternité.
Plusieurs autres changements vont bousculer son quotidien…
Karadec a demandé a être muté sans la prévenir. Comme tous les autres, elle apprend la nouvelle au dernier moment, 2 jours avant son départ. Elle est totalement dévastée et le vit comme une trahison suprême. Malgré tout, elle ne veut rien laisser paraître parce qu’elle est hyper fière. Un nouveau commandant, à l’opposé de Karadec, va le remplacer. Il comprend très vite comment fonctionne Morgane et s’adapte à elle pour attirer sa sympathie. En parallèle, son ex, Ludo, qui vient de se faire larguer et s’est cassé une jambe, vient habiter chez elle. Cette cohabitation crée des moments assez drôles. Deux anciennes comparses de prison croisées la saison précédente viennent aussi squatter chez elle. Comme Daphné l’a persuadée que son karma lui faisait payer le prix de toutes ses mauvaises actions, Morgane se sent obligée de faire des bonnes actions, absolument pas par générosité mais par pur intérêt ! Elle n’ose donc pas les mettre à la porte.
Au fil des épisodes, le ventre de Morgane s’arrondit…
Dans les épisodes 3 et 4, Morgane n’a encore qu’un petit ventre mais à partir de l’épisode 5*, je porte une prothèse… et c’est une vraie galère ! Avec ce personnage, j’ai déjà des faux cils, des faux ongles, des ajouts de cheveux et des talons de 12 cm. Maintenant, j’ai aussi un faux ventre. Je suis assez contente quand je retire tout le soir !
Comment s’est passé le tournage ?
Nous avons d’abord tourné les 4 premiers épisodes, puis les 2 suivants et nous finirons les 2 derniers en juin. Faire une pause tous les 2 épisodes est idéal car c’est plus confortable de n’avoir que 2 épisodes crossboardés** pour nous retrouver dans les histoires. Cette coupure me permet aussi de collaborer à d’autres projets. Djibril Glissant, mon compagnon, a réalisé moins d’épisodes cette année car il a besoin de se concentrer sur les développements de la société de production que nous avons créée ensemble. Jean-Philippe Amar fait donc ses premiers pas dans HPI pour les deux derniers épisodes. C’est un très bon réalisateur avec lequel j’avais notamment tourné Engrenages, Un village français… Il nous faut des réalisateurs audacieux avec un univers, de la fantaisie. HPI est un terrain de jeu super mais il faut avoir envie de le prendre à bras le corps. Je suis très contente qu’il ait accepté de relever ce défi.
La saison débute par une séquence très marquée visuellement…
J’aime que la série ne se prenne pas au sérieux et je pense que cela participe aussi au succès. Ce petit clip de début de saison est devenu une figure imposée et c’est toujours un moment un peu rigolo où nous nous faisons plaisir. Toute l’équipe a pu participer. C’était chouette ! En l’occurrence, ce début de saison est un petit hommage aux séries des années 90. C’est génial de pouvoir placer des références de culture populaire dans HPI. Nous avons la chance de participer à une série suivie par un large public. Ces références ne peuvent pas toucher tout le monde au même moment mais ce n’est pas grave : ceux qui en ratent une auront la suivante ! Ce serait dommage de s’en priver, d’autant que ce n’est pas essentiel à la compréhension de l’histoire.
Un épisode vous fait plonger dans plusieurs époques. Comment se passe le tournage de ces séquences ?
Nous étions surexcités car nous avions l’impression de réaliser un film dans le film. Réussir à faire 3 périodes différentes dans le temps imparti d’une série est assez compliqué et nécessite une vraie organisation. Mais c’est super de pouvoir se payer ce luxe. Pour devenir ma bonne par exemple, Bruno Sanchez passe de 6 mn de maquillage-coiffure… à 2h ! Dans cette série, on peut presque tout s’autoriser. C’est assez magique ! De la même manière, un double épisode permet une enquête plus étoffée et offre plus de temps pour la vie quotidienne. Mes scènes préférées sont celles où Morgane évolue à l’ANPE, à la Poste, à l’hôpital… celles où toutes les femmes peuvent s’identifier.
Morgane finit par croire au karma. Y croyez-vous personnellement ?
Morgane a des tocades, ce sera son obsession cette saison avant qu’une nouvelle vienne la remplacer ! Personnellement, je pense que semer uniquement du négatif autour de soi n’apporte pas de bonnes choses. Mais la vie est plus complexe. Je ne crois pas au karma ni au destin. Je suis persuadée que nous restons très actifs de nos propres vies. En tout cas, je préfère me raconter ça !
Quels sont vos projets ?
Je suis en tournage de Regarde !, un film réalisé par Emmanuel Poulain-Arnaud avec Dany Boon. Il s’agit d’une comédie sur un sujet douloureux : un homme et une femme séparés découvrent que leur enfant de 17 ans va perdre la vue prochainement. Que vont-ils faire de son dernier mois ? Une question délicate mais qui est abordée sans pathos.